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Soudan du Sud

Soudan du Sud: Salva Kiir et Riek Machar face à leurs responsabilités

Alors que l’avenir du Soudan du Sud se négocie à Addis-Abeba, la société civile appelle les principaux responsables du conflit sud-soudanais à mettre leurs divergences de côté. Mercredi soir, le président sud-soudanais Salva Kiir et son rival, le leader du principal mouvement d’opposition Riek Machar se sont rencontré sous l’égide de l’Ethiopie. Une première. Cela faisait 2 ans que les deux hommes ne s’étaient pas vus, depuis que Machar a fui le pays, après d’intenses combats entre ses rebelles et l’armée gouvernementale.

Le président sud-soudanais Salva Kiir et son vice-président Riek Machar, au palais présidentiel de Juba, le 26 avril 2016.
Le président sud-soudanais Salva Kiir et son vice-président Riek Machar, au palais présidentiel de Juba, le 26 avril 2016. REUTERS/Stringer
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Avec trois heures de tête-à-tête entre le président Salva Kiir et son rival Riek Machar mercredi soir, dans le bureau du Premier ministre éthiopien, suivies d’un sommet extraordinaire de l’organisation régionale Igad, les Sud-Soudanais veulent y croire.

Depuis le début de la guerre il y a 5 ans, de nombreux accords ont été violés. Mais cette fois-ci, estime Edmond Yakani, de la société civile, les deux belligérants ont le dos au mur : « Aujourd’hui, les projecteurs sont braqués sur eux. Ils doivent assumer leurs décisions. Jusqu’à présent, ils avaient envoyé leurs délégués pour négocier et aplanir leurs différences. Alors qu’eux étaient en retrait, cachés. Aujourd’hui, il n’y a plus d’autre niveau de décision. Ils font face à la pression de la communauté internationale et ne peuvent s’échapper ».

Salva Kiir et Riek Machar ont été invités, voir sommés à Addis-Abeba par une communauté internationale qui s’impatiente. Il y a quelque mois, le président de la commission de l'Union africaine estimait que le moment [était] venu « d'imposer des sanctions contre ceux qui entravent les efforts de paix ».

Les Etats-Unis ont imposé des sanctions contre des proches du chef de l’Etat sud-soudanais.


Un bilan très mitigé

Certes l'Ethiopie a réuni Salva Kiir et Riek Machar dans une même pièce. Mais on est encore loin de la paix. Jeudi, le SPLM-IO, le parti de Riek Machar, a estimé que le modèle actuel des négociations était « irréaliste ». Le mouvement demande qu'on applique la méthode utilisée en 2005, pour construire la paix entre Soudan et Soudan du Sud. A l'époque « on autorisait les parties en conflit à discuter entre elles », indique le SPLM-IO.

Le parti reproche aussi à l'Igad de vouloir aller trop vite. « Il ne faut pas de raccourci vers la paix. Nous demandons du temps, car imposer un accord ne marchera pas », dit-il.

Des propos qui ne surprennent pas un observateur, pour qui le face à face Machar-Kiir a été organisé à la hâte pour calmer la pression internationale.

Plusieurs chefs d'Etat de la région étaient présents. Dans une interprétation très optimiste, le Kényan Uhuru Kenyatta a décrit cette rencontre comme un signe de cessation des hostilités. Il a demandé à l'Igad de parler à chaque camp dans les deux prochaines semaines pour aplanir les différences.

En attendant, Arnauld Akodjenou tire la sonnette d'alarme. Selon le coordinateur régional pour les réfugiés, un milliard et demi de dollars d'aide ont été demandés. « Nous n'avons reçu que 12% », dit-il. « La fibre humanitaire de Riek Machar et Salva Kiir doit être secouée. Ils doivent s'entendre et partager le pouvoir », conclut l'humanitaire.

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