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Madagascar

Les origines de la photographie à Madagascar, entre crainte et fascination

En 1853, les habitants de Tamatave voient débarquer William Ellis, un missionnaire protestant, équipé d'un étrange appareil : un daguerréotype, l'ancêtre de l'appareil photo. C'est donc à ce Britannique que l'on doit la première photo prise sur la Grande Île. Durant les 100 ans qui vont suivre, les usages de la photographie vont évoluer en même temps que le contexte social et politique de l'île. Objet de curiosité, de crainte mais aussi de distinction sociale, la photographie a rempli différentes fonctions. C'était le thème d'une conférence donnée samedi 18 mars, à l'Institut français de Madagascar.

Reproduction d'une photographie d'une femme malgache en coiffant une autre.
Reproduction d'une photographie d'une femme malgache en coiffant une autre. CC. 4.0 Creative Commons/Wellcome Library
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A son arrivée sur le sol malgache au milieu du XIXe siècle, la photo fait peur. C'est ce qu'explique Helihanta Rajaonarison, enseignante chercheuse au département d'histoire de l'Université d'Antananarivo.

« C’est une pratique d’origine étrangère qui était crainte au début, mais qui par la suite a été très vite appropriée par les malgaches. Crainte pour cette histoire de vol de l’âme, l’âme est très importante pour les malgaches, c’est le double humain et si on se prend en photo, il y a donc notre double qui est sur le papier et donc notre âme partira et c’était l’idée des gens au premier contact de la photographie. »

Si bien que la Reine Ranavalona Iere fait interdire, dans un premier temps, la pratique de la photographie. Puis, 1895, date de la colonisation par les Français, sonne l'avènement, entre autres, des photos anthropométriques.

« C’est les photos qui représentent ce qu’ils appellent, entre guillemets, les indigènes. De face, de profil, de la tête aux pieds, avec des mensurations du crâne, pour représenter, donc, l’espèce malgache. Et à côté de ça il y avait une autre photo qui se développait, dans les studios, où les gens se montraient sous d’autres traits qui n’avaient rien à voir avec ces photographies officielles. »

Outil d'anthropologie « raciale » et de distinction sociale, la photo est une mine de renseignements culturels pour les chercheurs. Ces derniers encouragent d'ailleurs les particuliers à contribuer à l'accroissement de la collection photographique du Musée numérique de la photo, en partageant leurs archives privées.

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