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Chine / Kenya

Taiwanais déportés par le Kenya: la politique d'«une seule Chine» confortée

Le Kenya est à l’origine d’un nouveau conflit entre la Chine et Taïwan. Les autorités taïwanaises accusent la police kényane d’avoir expulsé une quarantaine de citoyens taïwanais vers la Chine, après avoir été mis hors de cause dans une affaire d’escroquerie. Des expulsions qui ravivent les tensions entre le régime communiste à Pékin et son «île rebelle» Taïwan, car Pékin persiste et signe.

Les hommes d’affaires chinois investissent de plus en plus sur le continent africain comme ici au Kenya, où ils cofinancent un projet de route.
Les hommes d’affaires chinois investissent de plus en plus sur le continent africain comme ici au Kenya, où ils cofinancent un projet de route. (Photo : Reuters
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C’est l’histoire de deux bandes de Taiwanais et les autorités de Taipei n’excluent pas qu’il puisse s’agir de cybercriminels. Le Kenya les a déjà expulsés vers la Chine, provoquant la colère de Taiwan. Taipei s’est étonné de constater qu’une dizaine de policiers kenyans armés de fusils d’assaut ont utilisé des gaz lacrymogènes pour «embarquer » ces Taiwanais qui étaient pourtant en prison. C’est du moins ce que l’on voit sur la vidéo. A Nairobi, le ministère de l’Intérieur fait valoir qu’ils résistaient à leur expulsion et qu’il fallait les renvoyer en Chine, pays où ils avaient fait escale avant d’arriver au Kenya.

« enlèvements extra-judiciaires » ?

Mwenda Njoka, un porte-parole du ministère kenyan de l'Intérieur, s’étonne, lui, de voir que cette affaire fasse autant de bruit. « On n’est jamais expulsé de son plein gré », a expliqué à RFI, Mwenda Njoka. « Si vous vous trouvez dans un pays illégalement, que vous n’êtes pas un ressortissant de ce pays, que vous n’avez pas de visa, vous devez être renvoyé d’où vous venez. »

Taiwan a protesté contre ces « enlèvements extra-judiciaires ». Des accusations que rejette le porte-parole du ministère de l’Intérieur, Mwenda Njoka. « Nous n’avons kidnappé personne, soutient Mwenda Njoka. Nous n’avons aidé personne à kidnapper qui que ce soit. Nous n’avons rien fait d’autre que de les renvoyer d’où ils venaient. »

« Une seule Chine »

A Pékin, un porte-parole du ministère des Affaires étrangères s’est réjoui de constater que le Kenya, qui n’a pas de relations avec Taiwan, adhère à la politique « d’une seule Chine ». Pékin félicite Nairobi pour ces expulsion, rapporte notre correspondante dans la capitale chinoise, Heike Schmidt. Rien de plus logique pour les autorités en Chine pour lesquelles il n’existe qu’une seule Chine. Le Kenya n’entretient d’ailleurs pas de relations diplomatiques avec Taïwan. Taipeh a donc beau crier au scandale et de parler d’enlèvements, Pékin considère qu’il s’agit de citoyens chinois.

Pour le quotidien Global Times, cette « extradition » est donc conforme aux lois internationales, car même si ces personnes ont été innocentées au Kenya, elles restent soupçonnées d’escroquerie. De nombreux Chinois auraient été victimes d’appels frauduleux depuis des plateformes basées en Afrique et auraient perdu plus de 13 millions d’euros.

Un procès des Taïwanais en Chine ?

Il est trop tôt pour le dire. En 2011, il y avait déjà eu une affaire semblable, impliquant des citoyens philippins. Manille avait du négocier pendant plusieurs mois avec la Chine pour pouvoir rapatrier ses citoyens.

Ce qui interpelle dans cette nouvelle affaire est le timing : Pékin veut probablement forcer la nouvelle présidente taïwanaise Tsai Ing-wen à reconnaître le principe d’une seule Chine, un mois seulement avant sa prise de fonction.

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