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Comores

Présidentielle aux Comores: santé et accès à l'électricité, priorités des électeurs

Les Comoriens se rendent aux urnes ce dimanche pour le second tour de la présidentielle. Trois candidats s’opposent : l'actuel vice-président Mohamed Ali Soilihi, l'ancien chef de l'Etat Azali Assoumani et Mouigni Baraka, le gouverneur de l'île de Grande Comore. Ils étaient arrivés dans un mouchoir de poche au premier tour. Les électeurs attendent beaucoup du futur président, notamment dans le domaine de la santé et de l’accès à l’électricité.

L'hôpital El Marouf à Moroni aux Comores.
L'hôpital El Marouf à Moroni aux Comores. DR
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L'hôpital El-Maarouf, principal établissement de la capitale, est la hantise de nombreux Comoriens. Mal entretenu, sous-équipé. Des travaux sont en cours, mais en attendant il manque de tout. Mohamed Emri Kao de l'un des services de chirurgie ne sait même pas par quel problème commencer. « Vous voyez comment sont les locaux… Il y a des fuites, il y a des problèmes de lits, les lits sont là, mais il n’y a pas de matelas, la machine à stériliser n’est pas bonne… »

Ce sont les familles qui compensent ces manques. Fatima tient compagnie à sa mère dans le service de cardiologie. « Regarde où ils nous ont mis depuis mercredi ! On est colère contre le médecin, on vit mal ici. Déjà nous, en bonne santé, on souffre, alors imagine les malades. Et hier, le plafond s'est effondré ! » Indique-t-elle. Plusieurs plaques du plafond sont tombées sur le lit de la malade. Personne ne s'en est occupé et pourtant en quatre jours, la famille a dû payer 70 000 francs comoriens, soit plus de 140 euros.

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A l'hôpital, il faut payer pour tout. Même aux urgences, comme l'explique Mohamed Adame, infirmier depuis 28 ans. « Nous sommes obligés de leur prescrire d’aller acheter leurs médicaments et quelques matériaux quelquefois, comme les plâtres. Les plâtres, c’est toujours la famille qui prend en charge », explique-t-il.

L'argent est essentiel pour se soigner aux Comores. Ceux qui ne peuvent pas se rendre à l'étranger, dans des cliniques privées ni payer les pansements ou les médicaments à l'hôpital public ne peuvent pas se faire soigner du tout.

Coupures de courant

Outre la santé, l’accès à l’électricité est une des priorités des électeurs. Pour cause, les coupures sont quotidiennes dans la capitale, et à quelques kilomètres seulement, certains villages n'ont du courant que quelques heures par jour. Comme dans ce village où l'électricité n'arrive qu'en fin d'après-midi et les habitants ne savent jamais pour combien de temps.

Mahmoud est étudiant, mais il ne peut pas travailler correctement. « Aux Comores, comme il n'y a pas d'électricité, la vie n'est pas normale puisque pour tout ce qu'on fait aujourd'hui, on dépend de l'électricité. On ne peut rien faire. On ne peut pas étudier, on ne voit pas où on va, on ne peut pas cuisiner », témoigne-t-il.

Impossible de cuisiner, impossible de conserver les aliments. Les pêcheurs sont régulièrement obligés de jeter les poissons qu'ils n'ont pas pu vendre le jour même car ils ne peuvent pas les conserver. Même chose pour les familles, comme celle de Moina, qui ne peuvent jamais faire de courses à l'avance. « Le poisson, le poulet sont pourris à cause de l’électricité », se désole-t-elle.

Parfois le courant reste jusqu'à minuit, parfois tout est coupé au bout de quatre heures seulement. Et rien n'est jamais prévu à l'avance ni expliqué.

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