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Kenya / Somalie

Malgré les tensions, le Kenya et la Somalie veulent combattre ensemble les shebabs

Le Kenya et la Somalie ont convenu de «combattre ensemble» les islamistes somaliens shebabs, selon l’annonce des deux Premiers ministres à l’issue d’une réunion qui s'est tenue ce lundi 31 octobre 2011 à Nairobi. L’intervention militaire kenyane en Somalie se poursuivra donc avec le soutien du gouvernement somalien, malgré les déclarations polémiques du président Sharif Sheikh Ahmed il y a quelques jours, et les premières victimes civiles de l’opération ce dimanche.

Mogadiscio, 7 août 2011. Devant l'entrée du stade de la capitale, un casque vert de l'Amisom
Mogadiscio, 7 août 2011. Devant l'entrée du stade de la capitale, un casque vert de l'Amisom © NU/Stuart Price
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Le Premier ministre somalien Abdiweli Mohamed Ali et son homologue kényan Raila Odinga ont convenu qu’il fallait combattre conjointement « la menace posée par les shebabs». Pour mieux diriger les opérations, les deux gouvernements ont décidé de créer un comité conjoint de coordination de haut niveau. Le communiqué affirme que « le gouvernement somalien soutient l’activité des forces kényanes » et que les deux pays s’engagent à partager leurs informations militaires.

Cette déclaration commune vient atténuer le malaise créé la semaine dernière par les déclarations du président somalien. Bien qu’un accord entre les ministres de la Défense des deux pays ait été conclu, Sharif Sheikh Ahmed avait dénoncé l’intervention de l’armée kényane en Somalie. Cette offensive kényane qui a débuté à la mi-octobre, avait pour but de neutraliser les insurgés shebabs, une opération toujours en cours.

Le Premier ministre somalien Abdiweli Mohamed Ali dément l’existence de divisions au sein du gouvernement de transition.

Il n’y a pas de divisions ni de discorde entre le président et moi.

00:14

Abdiweli Mohamed Ali, Premier ministre somalien.

 

Aide accrue de la communauté internationale

Le Kenya et la Somalie précisent que le combat contre les shebabs doit se faire avec l’aide de la communauté internationale. Nairobi et Mogadiscio demandent notamment que celle-ci assure toute la logistique et le financement nécessaires pour un blocus du port de Kismayo, jusqu’à ce que les shebabs en soient expulsés. De ce bastion shebab, les milices islamistes somaliennes tirent l’essentiel de leurs revenus.

La France et les Etats-Unis ont confirmé leur soutien à cette offensive militaire kényane. La semaine dernière. La France avait d'ailleurs tenu à confirmer qu’il s’agissait bien d’un appui logistique et non d’un appui militaire comme l’avait annoncé à tort un porte parole militaire kényan.

Le Kenya et la Somalie demandent également, et cette fois-ci à l’Union africaine, des troupes supplémentaires qui viendraient renforcer la force de l’UA en Somalie (l’Amisom). Ces troupes s’installeraient dans les zones libérées du sud de la Somalie, sous la supervision d’un comité conjoint. Les shebabs contrôlent toujours la plus grande partie du sud et du centre de la Somalie, pays livré à la guerre civile depuis vingt ans.

Le communiqué réclame également l’assistance de la CPI pour enquêter sur des crimes commis par des individus au sein des shebabs. Et le dernier paragraphe ouvre la porte à des négociations entre le gouvernement de transition et les insurgés.
Récemment, certains responsables kényans avaient affirmé que les shebabs avaient établi des contacts avec le Kenya – ce que le porte-parole du gouvernement à Nairobi avait ensuite démenti.
Le Premier ministre somalien Abdiweli Mhamed Ali a déclaré ne pas «fermer la porte» aux insurgés.

 

Nous ne fermons pas la porte à ceux qui renoncent à la violence.

00:11

Abdiweli Mohamed Ali, Premier ministre somalien

 

Premières victimes civiles en Somalie

Dans le cadre de l’offensive militaire contre les shebabs en Somalie, l’armée kényane a mené ce dimanche 30 octobre 2011 un raid aérien sur un camp de déplacés, à Jilib, au sud du pays, une localité contrôlée par les insurgés islamistes shebabs. Selon l’organisation Médecins Sans Frontières, présente sur place, le bilan de ce raid s’est alourdi ce lundi 31 octobre, avec au moins cinq civils tués dont trois enfants et près d’une cinquantaine de blessés.

L’armée kényane revendique ce raid mené contre la localité de Jilib mais elle affirme que cette attaque a tué 10 combattants shebabs en excluant toute victime civile. Les islamistes somaliens ont, quant à eux riposté en menaçant de « venger » les victimes civiles.

Sheikh Abukar Ali Ada, responsable shebab pour la province du Bas Juba, dans le sud de la Somalie, a fortement déploré, ce lundi 31 octobre à Kismayo que le Kenya ait «brutalement massacré des civils que les difficultés avaient déjà contraints à se déplacer» et déclaré, sous forme de vengeance, «nous ferons en sorte que le Kenya soit encore plus endeuillé que nous».

Pour sa part, le Premier ministre somalien Abdiweli Mohamed Ali a commenté ce raid, lors d'une conférence de presse à Nairobi en déclarant : «Nous voudrions minimiser tout dommage collatéral qui puisse survenir, mais il arrive des accidents». De son côté, le Premier ministre kényan Raila Odinga a assuré que les forces kényane « n’avaient pas visé de civils » et que selon les informations dont il disposait «il s’agissait simplement d'une propagande émanant des shebabs».

Rappelons que l’armée kényane est entrée en Somalie le 14 octobre. Nairobi accuse les Shebabs d’avoir violé son intégrité territoriale, notamment lors d’une série d’enlèvements de quatre Européens dans le nord-est du Kenya ces dernières semaines. Les shebabs, de leur côté, rejettent toute responsabilité dans ces enlèvements.
 

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