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Egypte

Moubarak et ses deux fils en détention pour 15 jours

Hosni Moubarak est en détention dans un hôpital de Charm-el-Cheikh. Ses deux fils Alaa et Gamal sont arrivés au Caire où ils doivent être incarcérés à la prison de Tora. Les trois hommes sont aux  mains de la justice qui enquête sur  la violente répression des manifestations de janvier et février dernier qui ont fait plus de 400 morts. La pression populaire était montée ces derniers temps pour que le clan Moubarak soit jugé.

Hosni Moubarak.
Hosni Moubarak. REUTERS/Amr Abdallah Dals
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Avec notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti

Les deux fils de l’ancien président Moubarak ont été transférés, sous escorte policière, de Charm-el-Cheikh au Caire pour y être interrogés par le parquet général sur les accusations d’incitation de la police à tirer sur les manifestants pacifiques.

Plus de quatre cents personnes ont été tuées durant les manifestations de la révolution égyptienne. Les deux fils de l’ancien « raïs » seront aussi interrogés par le parquet financier pour corruption, abus de pouvoir et détournement de fonds.

Hôpital militaire sécurisé

De son côté, l’ancien président Hosni Moubarak est toujours à l’hôpital de Charm-el-Cheikh où il est sous le coup d’une détention provisoire de quinze jours. Hosni Moubarak, âgé de 83 ans, devrait si ses conditions le permettent, être transféré vers un hôpital militaire sécurisé situé à une cinquantaine de kilomètres à l’est du Caire. Il continuera à être interrogé par le parquet pour les mêmes accusations que ses fils.

La nouvelle de la mise en détention provisoire de celui qui a régné trente ans sur l’Egypte a été bien accueillie par la majorité des Egyptiens. Les internautes de Facebook, Twitter et autres sites sociaux sont tout simplement enchantés. Mais certains restent méfiants. Ils veulent voir l’ancien président dans la cage des accusés pour y croire.

Un départ «humiliant» du pouvoir

par Catherine Monnet

L’aîné des enfants Moubarak, c’est Alaa, mais c’est en fait le plus jeune des deux fils du président, Gamal, qui a montré le plus d’appétit pour le pouvoir. C’est Gamal, le diplômé de l’Université américaine du Caire qui exerce très vite une influence dans la vie politique égyptienne. Et c’est lui, le cadet, très proche des milieux d’affaires, qui alimente toutes les spéculations. Eté 2010, une campagne d’affichage et de signature en sa faveur semble confirmer qu’Hosni Moubarak prépare son fils à prendre la relève. Que le père envisage bien « une succession héréditaire ».

Mais les militaires qui dominent la vie politique en Egypte, depuis le coup d’Etat des officiers de 1952, ne l’entendent pas forcement de cette façon. Gamal leur paraît bien trop libéral. Le fils du président pourrait menacer leurs nombreux et étendus privilèges. Gamal n’a pas le soutien de l’armée, qui joue un rôle incontournable en Egypte et qui préfère que le pouvoir reste entre les mains d’une personnalité issue de ses rangs.

Et là est d’ailleurs, peut-être, une des raisons qui explique pourquoi l’armée décide de soutenir tacitement le mouvement de contestation. Fin janvier, les militaires annoncent « comprendre les revendications des manifestants » et assurent qu’ils n’ouvriront pas le feu sur la foule.

Le 12 février 2011, lâchée par l’armée, conspuée par la foule massée depuis près de trois semaines sur la place Tahrir, la famille Moubarak passe ses dernières heures retranchée dans le palais présidentiel du quartier d’Héliopolis au Caire. Le maréchal Tantaoui, le chef des armées, est venu en personne demander au président Moubarak de quitter le pouvoir.

Dans les jours qui suivent, la presse égyptienne racontera comment les deux fils Gamal et Alaa se sont violemment disputés. Le second reprochant au premier son aveuglement qui a conduit à un départ « humiliant » du pouvoir de leur père. Les deux frères en sont venus aux mains, il a fallu les séparer. Aujourd’hui, c’est ensemble qu’ils se retrouvent en prison.

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