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Énergie verte: l'éolien chinois n'a pas le vent en poupe dans l'Union européenne

Nouveau bras de fer entre Pékin et l'Union européenne (UE). C’est la troisième fois en deux mois que la Chine est visée. Après les véhicules électriques, le ferroviaire et les panneaux solaires, l’Europe s’attaque cette fois-ci à l’éolien, en déclenchant une nouvelle enquête. Pékin dénonce un protectionnisme européen et des mesures discriminatoires.

Un parc éolien à Dali, dans la province du Yunnan en Chine.
Un parc éolien à Dali, dans la province du Yunnan en Chine. AFP photo/Liu Jin
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Bruxelles soupçonne la Chine de tirer les prix de l'éolien vers le bas grâce à des subventions publiques massives. Selon le lobby européen Wind Europe, « les éoliennes chinoises sont vendues à des prix jusqu'à 50% inférieur à ceux des concurrents européens ».  

La réponse de la Chine ne s'est pas faite attendre. « Je pense que le monde extérieur s'inquiète des tendances protectionnistes croissantes de l'Union européenne », a réagi la porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Mao Ning, en réponse à la nouvelle enquête de l'UE sur l'éolien chinois. « Et nous demandons instamment à l'Europe de respecter les règles de l'OMC (Organisation mondiale du commerce) et les principes de marché » a-t-elle poursuivi.

Début avril, la Chambre de commerce chinoise dans l'UE se disait « gravement préoccupée » par ces investigations, dénonçant « un acte de coercition économique » dans les technologies vertes.

La Commissaire européenne à la Concurrence, Margrethe Vestager, a déclaré étudier les conditions de développement de parc éoliens en Espagne, en Grèce, en France, en Roumanie et en Bulgarie. Cette stratégie d'énergie à bas coûts est « désormais déployée dans tous les domaines des technologies propres », estime la commissaire.

Mainmise de la Chine sur la production mondiale d'énergie solaire

C'est la raison pour laquelle Bruxelles a lancé une enquête en février sur le secteur ferroviaire, ciblant une filiale du premier constructeur ferroviaire mondial, CRRC, candidat pour la fourniture de trains électriques en Bulgarie, mais qui s'est finalement retiré de cet appel d'offre fin mars. À suivi une seconde enquête visant deux consortiums candidats pour concevoir, construire et exploiter un parc photovoltaïque en Roumanie. Le premier consortium inclut une filiale du géant chinois Longi, premier fabricant mondial de cellules photovoltaïques. Le second associe deux filiales contrôlées par le groupe étatique chinois Shanghai Electric. Avec près de 97% de ses importations annuelles, le marché européen est inondé de panneaux solaires étrangers, et ceux-ci sont en grande majorité chinois.

Par ailleurs, dans un contexte réglementaire distinct de la règlementation anti-subventions, l'UE a débuté une enquête en septembre sur les subventions publiques chinoises accordées aux voitures électriques.

La Chine contrôlera près de 80% de la production mondiale d'énergie solaire, chiffre publié dans un rapport du groupe de conseil Wood Mackenzie. Elle exerce son contrôle sur plus de trois-quarts des composants essentiels à la fabrication des panneaux solaires et assure 77,8% de la production mondiale de panneaux photovoltaïques.

Depuis 2020, les importations de voitures électriques chinoises se sont multipliées en Europe, profitant de faibles droits de douane. Depuis le 7 mars, tous les véhicules électriques de fabrication chinoise qui entrent en Europe doivent être enregistrés. Ceci permettra l'application rétroactive des droits de douane si une enquête révèle des pratiques de subventionnement déloyales.

L'Europe a donc renforcé depuis 2023 ses mécanismes de défense commerciale contre le dumping et les subventions illégales. À cet effet, elle a également accentué ses investissements dans la recherche et le développement de technologies vertes. En réponse à ces enquêtes, la Chine décide à son tour d'initier une enquête antidumping sur les eaux-de-vie importées de l'UE.

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