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Brexit / Irlande

Brexit: pour les Irlandais, mieux vaut l’accord lent à négocier qu’un «no-deal»

Alors que la Première ministre Theresa May tenait une conférence de presse ce jeudi 15 novembre sur le projet d’accord sur le Brexit trouvé entre le Royaume-Uni et l’Union européenne, la tendance n'est plus au consensus. Et côté irlandais, le doute a repris le dessus sur un optimisme qui était déjà très mesuré à Dublin. Face aux récents développements, les Irlandais, eux, se montrent dépités et recommencent à douter qu'un accord pour préserver la relation commerciale des 27 avec Londres ne s'éloigne lentement.

Les drapeaux irlandais et européen, au centre de Dublin le 9 octobre 2018. (photo d'illustration)
Les drapeaux irlandais et européen, au centre de Dublin le 9 octobre 2018. (photo d'illustration) Paul FAITH / AFP
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Avec notre correspondant à Dublin,  Julien Lagache

« Si je devais parier de l’argent, je miserais sur l'absence d'accord final... » C'est un avis tranché, mais Frank, la soixantaine, n'est pas le seul en Irlande à envisager une issue du Brexit très négative pour l'économie irlandaise, même si ce comptable dublinois préfère se projeter. « On dit que l'économie va ralentir, mais ce sera à court terme, comme une récession. Ça fera mal pendant deux ou trois ans et puis on s'en sortira et on fera du commerce avec d'autres pays. »

Sur son stand de journaux du centre-ville, Pete Short garde le sourire. Mais de sa voix grave, il se désespère de voir le Brexit traîner autant. « Ça pourrait continuer comme ça six ou sept ans, je ne suis même pas sûr que Londres quittera l'UE à la fin, explique ce Britannique installé en Irlande depuis 50 ans. Mais j'aimerais qu'ils concluent ces négociations d'une façon ou d'une autre. »

Si les progrès sont lents, cependant, pas de doute pour Susan, physiothérapeute à Dublin : c'est à cause des luttes partisanes à Londres et l'intransigeance des pro-Brexit. « Comment voulez-vous traiter avec des gens aussi radicaux ? C'est dur aussi pour Theresa May, elle ne peut pas faire plaisir à tout le monde ! »

Pourtant l'avenir de l'accord passé avec Bruxelles dépend bien des rapports de force à Westminster. Or, Patrick Ivory, représentant du syndicat patronal Ibec, juge qu'il ne reste plus beaucoup d'options. « Ce texte est le fruit de deux ans de négociations. Et à ce stade, on ne voit vraiment pas comment il pourrait être renégocié à tous points de vue. » Satisfait de l'actuel projet d'accord de divorce obtenu de longue haleine, il dit que la fronde à Westminster inquiète les acteurs économiques irlandais. « Le temps commence vraiment à manquer. Il va falloir que Londres se décide rapidement dans les prochaines semaines. Le risque d'un divorce brutal est en train d'augmenter, on va donc devoir très vite préparer des plans de secours afin d'amortir un éventuel Brexit sans accord ».

Sous-entendu : pour les Irlandais, le texte actuel est la meilleure, voire la seule, chance d'éviter une sortie brutale du Royaume-Uni de l'Union européenne le 29 mars prochain.

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