Transport aérien: la compagnie Ryanair face à un nouveau conflit social
Plus du tiers des vols de la compagnie Ryanair depuis et vers l'Allemagne ont été annulés, mercredi 12 septembre, préambule d'un débrayage européen plus large à la fin du mois. La compagnie à bas coût s'enfonce dans les turbulences sociales après un été 2018 déjà mouvementé.
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Une grève, organisée par les syndicats allemands de pilotes et du personnel navigant commercial, a débuté le mercredi 12 septembre à 1h TU. Le mouvement, de 24 heures, entraîne la suppression de 150 vols au départ et à destination de l'Allemagne, écrit l'AFP. Ryanair, qui n'a pas fait appel à des pilotes étrangers en renfort, a proposé aux passagers de repousser gratuitement leurs réservations de mercredi à jeudi, vendredi, samedi ou dimanche.
Ryanair a une tradition issue du XIXe siècle.
François Ballestero, secrétaire politique de la Fédération européenne des transports
Un avant-goût d'un débrayage européen
Le mouvement allemand se veut un avant-goût du débrayage européen que doivent officialiser le 13 septembre à Bruxelles des syndicats italiens, portugais, espagnols, néerlandais et belge. Ces derniers ont déjà évoqué dans un communiqué commun la date du vendredi 28 septembre pour mener la « plus grande grève » de l'histoire de la compagnie irlandaise, fondée en 1985, confrontée depuis des mois à des débrayages récurrents de son personnel.
Au mois d'août déjà, la compagnie avait fait face à un vaste mouvement coordonné de son personnel dans cinq pays européens : 400 vols avaient été annulés en pleine période de vacances et plus de 55 000 passagers concernés par cette grève. Depuis, Ryanair a trouvé des accords en Irlande et en Italie, jugés toutefois insuffisants par les syndicats allemands, qui lancent donc leur mouvement de protestation de leur côté.
« Première grève d'avertissement »
« Ceci est une première grève d'avertissement et la suite dépendra du déroulement des négociations », a averti Christine Behle, membre du conseil d'administration de Verdi, le syndicat du personnel navigant commercial. En guise de réponse, le transporteur irlandais a menacé en retour de représailles sur l'emploi en Allemagne si les débrayages ne cessaient pas. Pour tenter de dissuader les grévistes, la deuxième compagnie européenne a également déclaré dans un communiqué transmis à l'AFP envisager de réduire à court terme ses activités dans certains aéroports d'Allemagne et de devoir licencier.
« On ne menace personne, on veut même doubler notre taille en Allemagne (...) mais les grèves ont un impact économique », a dit le directeur marketing de Ryanair, Kenny Jacobs lors d'une conférence de presse mardi.
Les salariés demandent de meilleures conditions de travail et l'application des lois nationales. Comme l'explique Sarkis Simonjan, steward chez Ryanair...
Reportage à Bruxelles de Joana Hostein
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