Accéder au contenu principal
Turquie

Turquie: surprise dans la presse après l'annonce des élections anticipées

En Turquie, le président Recep Tayyip Erdoğan a annoncé jeudi 18 avril sa décision d’avancer au 24 juin les scrutins présidentiel et législatifs normalement prévus en novembre 2019. Ce seront donc des élections très anticipées, qui a pris de court la presse turque, à en juger par les Unes de ce jeudi matin.

Tayyip Erdogan lors de la conférence de presse à Ankara, le 18 avril 2018, où il a annoncé la tenue d'élections anticipées pour le 24 juin.
Tayyip Erdogan lors de la conférence de presse à Ankara, le 18 avril 2018, où il a annoncé la tenue d'élections anticipées pour le 24 juin. Murat Cetinmuhurdar/Presidential Palace/Handout via REUTERS
Publicité

Avec notre correspondante à IstanbulAnne Andlauer

Si l’annonce en elle-même n’est pas une surprise - les rumeurs sur des élections anticipées couraient depuis plusieurs semaines -, la date choisie par le président turc pour organiser ces scrutins est beaucoup plus précoce qu’attendu, et les quotidiens affichent leur étonnement. « Election-éclair », titre en Une le journal Habertürk. « Dans 66 jours, nous irons aux urnes », renchérit son concurrent Hürriyet.

La presse d’opposition explique cette précipitation par un affolement du pouvoir. « Panik atak », titre le journal de gauche Evrensel, qui estime que « les problèmes économiques, politiques et de politique étrangère sont devenus tellement ingérables » pour Recep Tayyip Erdoğan qu’il a dû se résoudre à convoquer ces élections bien avant la date prévue. Même constat chez Sözcü, qui s’indigne du fait que le chef de l’État « se soucie de son fauteuil plutôt que de redresser l’économie ».

Malgré une forte croissance, l’économie turque multiplie en effet les signes de surchauffe : chute historique de la monnaie, inflation galopante, chômage à 11%... et dans un climat de répression peu propice aux affaires, Recep Tayyip Erdoğan redoute plus que tout une crise, et donc une punition des urnes.

Pour Cumhuriyet, la bête noire du président turc, ce sera un « vote sans démocratie » puisque, rappelle le quotidien, les élections auront lieu sous le régime d’état d’urgence, en vigueur depuis juillet 2016 et prolongé pour la septième fois mercredi, pour trois mois supplémentaires.

A l’inverse, et sans surprise, la presse pro-Erdogan se félicite de la nouvelle. « Échec et mat », titre Yeni Safak, qui estime qu’avec ce scrutin anticipé, « les plans de ceux qui complotaient contre la Turquie leur ont explosé dans les mains ». Même enthousiasme en première page du quotidien Star, qui fait déjà du 24 juin la date « anniversaire de la nouvelle Turquie ».

Le régime présidentiel adopté par référendum l’an dernier doit en effet entrer en vigueur au lendemain de ces élections. Il augmentera considérablement les pouvoirs de Recep Tayyip Erdoğan, qui espère être réélu dès le premier tour ou, à défaut, lors d’un second tour le 8 juillet.

NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail

Suivez toute l'actualité internationale en téléchargeant l'application RFI

Partager :
Page non trouvée

Le contenu auquel vous tentez d'accéder n'existe pas ou n'est plus disponible.