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Bulgarie

Bulgarie: un Américain tué lors d’un test d’armes destinées à la Syrie

Un Américain a été tué dans une explosion sur un site bulgare alors qu’il testait des armes destinées à l’opposition syrienne, il y a une semaine. L’affaire prend de plus en plus d’ampleur dans les médias et sur les réseaux sociaux. Les Bulgares s’interrogent sur la présence de contractuels américains liés à des livraisons d’armes dans une Syrie théoriquement soumise à embargo.

Un soldat américain lors d'un exercice conjoint avec l'armée bulgare, le 14 avril 2015 à Novo Selo.
Un soldat américain lors d'un exercice conjoint avec l'armée bulgare, le 14 avril 2015 à Novo Selo. AFP PHOTO / NIKOLAY DOYCHINOV
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L’explosion a eu lieu samedi 6 juin, dans un entrepôt de munitions situé à Anevo, propriété de l’entreprise publique bulgare de fabrication d’armes VMZ Sopot. Un ressortissant américain a été tué et quatre autres personnes blessées, dont un Américain, un Canadien et deux Bulgares. Depuis, l’affaire ne cesse d’occuper une place centrale dans les médias bulgares et sur les réseaux sociaux.

Contractuels américains

C’est que les révélations se sont égrenées depuis l’explosion. Au début, il ne s'agissait que d’une énième explosion dans un entrepôt de munitions. Un phénomène auquel les Bulgares ont fini par ne plus vraiment faire attention. Mais, maintenant que le voile commence à se lever sur les circonstances, l’affaire prend une tout autre ampleur.
Une société de sécurité privée aurait en effet loué le terrain pour faire une démonstration de lance-grenades à des contractuels américains, en relation avec le département américain de la Défense.

L’ambassade américaine a reconnu, mercredi 10 juin, que le ressortissant américain tué et deux autres personnes blessés par l’explosion survenue quatre jours auparavant « appartiennent à la société Purple Sovel, qui a un contrat avec le Commandement américain des opérations spéciales ». Un contrat qui vise à «  soutenir la CJIATF-S », selon des propos de l’ambassade américaine recueillis par l’Agence France-Presse. La CJIATF-S (« Coalition Syria Train and Equip Program » - « Entraînement et équipement de la coalition en Syrie » ) a été lancée le 7 mai dernier à destination des groupes rebelles syriens qui combattent l’organisation Etat islamique.

Polémique sur les réseaux sociaux

Pas plus de précisions n’ont été fournies par les diplomates américains en poste à Sofia, mais le site officiel américain usaspending.gov permet de relier les points. Selon les informations de ce site publiant les données du Budget des Etats-Unis, la société Purple Shovel a conclu 54 contrats avec le gouvernement américain, tous avec le département de la Défense, pour un montant total de près de 60 millions de dollars. Parmi ces contrats, on retrouve la trace de la Bulgarie : un contrat pour achat d'armes, évalué à plus de 26 millions de dollars.

Dans la société bulgare, les réactions sont diverses. Certains accusent les États-Unis d'avoir « soumis » la Bulgarie. D'autres soupçonnent les Américains de travailler avec les extrémistes. Et d'autres encore craignent le chaos.

Enquête des services de renseignement militaires

Sur le portail d'information dir.bg, un utilisateur rappelle aussi que la Syrie est sujette à un embargo imposé justement par les États-Unis. Sur le site du journal d'opposition Sega, on ajoute que « le gouvernement bulgare semble faire la sourde oreille ». Le ministre bulgare de la Défense, qui s'est dit étonné des révélations autour de l'incident au lance-grenades, a confié l'affaire aux services de renseignement militaires, qui devront vérifier si des armes de fabrication bulgare sont utilisées en Syrie.

L’affaire occupe également beaucoup les réseaux sociaux, notamment au sein de la communauté des blogueurs. Ruslan Trad, un spécialiste du Proche-Orient, rappelle ainsi sur Facebook qu’une délégation bulgare officielle s'était rendue près des zones de combat et, d'après le blogueur, des exportateurs d'armes auraient été présents.

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