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Chronique des matières premières

Le Nigeria réclame 62 milliards de dollars aux compagnies pétrolières étrangères

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La somme est sans précédent : le Nigeria réclame 62 milliards de dollars d'arriérés aux compagnies pétrolières étrangères, après la victoire en justice des États fédérés producteurs de pétrole. Les compagnies pétrolières contre-attaquent.

Un panneau d'avertissement de la compagnie Shell le long du ruisseau Nembe dans l'Etat riche en pétrole de Bayelsa, au Nigeria.
Un panneau d'avertissement de la compagnie Shell le long du ruisseau Nembe dans l'Etat riche en pétrole de Bayelsa, au Nigeria. REUTERS/Akintunde Akinleye /Files
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La liste des compagnies pétrolières étrangères ayant déposé un recours contre le gouvernement nigérian s’allonge. Après l’Anglo-Néerlandais Shell, c’est le tour de l’américain ExxonMobil, du norvégien Equinor et du chinois Cnooc d’attaquer l’exécutif d’Abuja, rapporte l’AFP. Ces compagnies contestent la demande du gouvernement nigérian, qui leur réclame pas moins de 62 milliards de dollars, près de deux fois le budget prévisionnel du pays !

Une exigence des États fédérés producteurs de pétrole

Tout est parti d’une action des États fédérés producteurs de pétrole. «  Depuis le retour de la démocratie au Nigeria, les États fédérés ont droit à 13 % des revenus de la compagnie nationale, à hauteur de leur production respective, explique l’expert Philippe Sébille-Lopez. Plus la somme globale est importante, plus ils sont gagnants ». Trois d’entre eux ont obtenu gain de cause auprès de la Cour suprême du Nigeria l’an dernier. Ils exigent donc que l’État nigérian réclame 62 milliards de dollars aux compagnies étrangères en vertu d’une loi de 1993, votée au moment où étaient lancés les premiers contrats de partage de production pour exploiter les gisements au large. Cette loi prévoyait qu’au-delà de 20 dollars le baril, la compagnie nationale NNPC devrait récupérer une plus grande part des profits.

Gêne de l’État mauvais gestionnaire

L’État nigérian affirme aujourd’hui vouloir un meilleur partage des revenus pétroliers, mais il est plutôt embarrassé par cette affaire. «  Les négociations ont commencé au plus haut niveau  » avec les compagnies étrangères, confie à l’AFP la direction de la compagnie nationale nigériane NNPC. Les compagnies étrangères contestent la décision de la Cour suprême sur la forme, parce qu’elles n’ont jamais été auditionnées.

Sur le fond, au-delà même de la somme, qui reste à prouver, comment expliquer que le gouvernement fédéral n’ait jamais fait valoir ses prétentions, année après année, alors que c’était à lui de réclamer ? «  S’il ne l’a pas fait, estime Philippe Sébille-Lopez, c’est qu’il était toujours en situation de dépendre des financements des compagnies étrangères, qui ont toujours avancé l’argent de leur partenaire nigérian pour financer l’exploration-production. Cette affaire est gênante pour l’État nigérian parce qu’elle met en lumière sa négligence et la mauvaise gestion de sa compagnie nationale, la NNPC ».

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