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Revue de presse des hebdomadaires français

A la Une: le chiffre 99

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Rassemblement contre les féminicides à Paris, le 6 juillet 2019.
Rassemblement contre les féminicides à Paris, le 6 juillet 2019. Martin BUREAU / AFP
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C’est le nombre de femmes victimes de féminicides en France depuis le début de l’année, tuées par un compagnon ou un ex compagnon. Mais la réalité de ces violences, quelle est-elle ? Le Monde a mobilisé 12 journalistes et décidé d’enquêter pendant une année complète.

Le premier volet de cette enquête nous emmène à la Réunion…

C’est l’un des départements les plus touchés en France. Alors à quoi ça ressemble un féminicide ? C’est un petit garçon de 6 ans qui décroche le téléphone et explique à sa grand-mère sans vraiment comprendre : « papa, il a tué maman, Gilles et lui » après avoir dormi avec son petit frère de 9 mois dans une maison où se trouvent trois cadavres. C’est l’histoire de Graziella abattu avec Gilles son nouveau compagnon par Mickaël, le père de l’enfant. « Papa est arrivé à pied, il avait un cadeau pour moi. » C’est un robot, raconte Le Monde, acheté par le père pour Léo qui allait avoir 6 ans le 31 mai 2018. « Ce jour-là, le garçonnet enterre sa mère. » Des histoires comme celle de Graziella, interrompues trop tôt, dans une violence qui tord les tripes, il y en a 5 par an à la Réunion. Le Monde raconte aussi celle de Vanina tuée atrocement par un compagnon jaloux aux multiples antécédents judiciaires. La mère de la victime avait pourtant appelé la gendarmerie le soir du drame. « Ils ont traité ça comme si j’avais appelé pour une voiture volée », raconte-t-elle au journal les larmes aux yeux. Une seule gendarmerie sur l’île, à Saint-Louis, traite des violences intrafamiliales, dans un territoire « dévoré par le machisme et les violences ». Le jour de la visite du Monde une femme se présente avec son fils. Elle a prétexté un rendez-vous chez l’ophtalmo. « Je dois laisser mon portable allumé au cas où il m’appelle, il veut toujours savoir où je suis ». « Monsieur vous traque ? », lui demande la gendarme. « Oui. » « Il se croit propriétaire de moi. Je suis coincée en restant avec lui ou en le quittant. Si je porte plainte, c’est fini pour moi, je vais rejoindre tous ces faits divers qu’on voit à la télé ». En 2019, aucun féminicide encore à la Réunion, comme une éclaircie très vite assombrie. « En mars, raconte Le Monde 3 enfants ont été tués par leur père qui ne parvenait pas à atteindre leur mère. »

L’enfance en danger justement à la Une de la presse locale

Nice Matin nous parle de ce centre d’accueil pour mineurs isolés à Sainte-Agnès sur la Côte d’Azur. Depuis jeudi matin, le village accueille une vingtaine de migrants, enfants et adolescents sans parents. « On imaginait le village à feu et à sang, c’est raté et c’est tant mieux », titre le journal. Bien sûr il y a des grincheux, le maire du village furieux d’avoir été mis devant le fait accompli. Ceux qui imaginent déjà des problèmes avant qu’ils n’aient commencé, comme ce retraité persuadé qu’il y aura « à coup sûr des histoires de bagarre. » En réalité raconte Nice Matin, les jeunes disputaient hier après-midi « une banale partie de foot ». Et puis il y a des voix plus tendres, plus bienveillantes. L’épicière du village : « Nous pouvons tous un jour être des réfugiés. Il me semble que les gens ont la mémoire courte ». Elle espère que la population du village sera mise à contribution : « Quand on connaît on a moins peur. » Jusqu’à cette évidence chez un artisan de 64 ans : « Et puis, ce sont des gosses tout de même. »

Une évidence, mais pas pour Donald Trump

Non Libération cette fois nous emmène à la frontière entre les Etats-Unis et le Mexique. Le journal y parle de « la honte nationale des détentions d'enfants ». « C'est la pire infamie de l'administration Trump, et elle se joue largement à l’abri des regards », écrit Libé. Rares sont ceux qui ont pu pénétrer dans les centres où sont enfermés ces gosses, quelques avocats, médecins, élus ou journalistes, mais tous racontent des conditions d’accueil indignes. « Des enfants obligés de dormir sur le sol glacial et à tour de rôle », privés de douches, de brosses à dents et de moyens de se changer. Des bébés privés de soins. L’obsession anti-migratoire de Donald Trump « vire à la croisade ». Inutile de s’attarder sur le coût humanitaire de cette politique, sur sa cruauté, conclut Libé :« Trump n’en a que faire ».

Le Figaro s’intéresse au coup de peinture qu’Emmanuel Macron tente de donner à son quinquennat…

Oui pour le repeindre en vert, la couleur de l’écologie. Histoire écrit le journal d’enfin « enfiler sur la scène nationale ce costume de ‘champion de la Terre’ que lui avait décerné l’ONU dans la foulée du fameux ‘Make our planet great again’ » adressé, encore lui, à un certain Donald Trump. « L’acte II du quinquennat sera écologique », assure un proche du Premier ministre. « La rhétorique est là, constate Le Figaro, mais le contenu manque à l’appel ». Le journal juge « suspecte » la conversion du chef de l’Etat. Du côté d’Europe Ecologie les Verts on craint qu’après avoir fait une OPA sur la gauche en 2017, sur la droite en 2019, ce soit au tour de l’écologie. Les dirigeants du parti n’ont pas besoin de remonter très loin dans le temps pour pointer les incohérences du gouvernement. Emmanuel Macron a beau s’ériger en défenseur de la biodiversité, le ministère de la Transition écologique a signé cet été « un arrêté autorisant la chasse de 6 000 courlis cendré. Un petit oiseau inscrit sur la liste rouge des espèces menacées ». Toujours dans le Figaro le spécialiste des sondages Jérôme Fourquet juge qu’en France « une matrice écologique se substitue à l’ancienne matrice catholique ». Dans le journal catholique La Croix justement, on se réjouit qu’il y ait encore dans le ciel des oiseaux pour chanter. « Tout n’est pas encore complètement fichu », écrit le chroniqueur. Il est encore temps de faire de soi « une citadelle de résistance et d’indignation contre les puissances du moment qui n’ont que l’argent comme principe et comme idéal. N’oublions jamais : les enfants nous regardent. »

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