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Un monde de tech

La 3D au chevet de Notre-Dame

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Les images numériques issues des scanners 3D, qu’utilisent les archéologues et les historiens de l’architecture, viennent au secours de Notre-Dame de Paris dévastée, cette semaine, par un incendie. Ces reproductions virtuelles en très haute définition permettront aux architectes, qui seront chargés de la reconstruction de la cathédrale, de mieux comprendre des secrets de bâtisseurs, vieux de huit siècles, sans rien ignorer aussi des multiples transformations que cette honorable vieille dame de pierres et de bois a connues au cours des temps.

Vue de la cathédrale Notre-Dame de Paris, le 16 avril 2019.
Vue de la cathédrale Notre-Dame de Paris, le 16 avril 2019. REUTERS/Gonzalo Fuentes
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Depuis des dizaines d’années, les scanners laser 3D sont couramment utilisés dans le domaine de l’architecture. Ils permettent, par exemple, aux ouvriers et aux constructeurs, de connaître précisément le terrain de leurs interventions. La technologie est aussi employée pour l’étude et la conservation du patrimoine.

Ainsi, la grotte de Lascaux en Dordogne qui était fortement dégradée par le passage incessant des touristes s’offrait une seconde jeunesse avec la réalisation de copies physiques de la grotte, à l’identique. L’imagerie numérique devrait donc jouer un rôle prépondérant pour la reconstruction de la cathédrale Notre-Dame de Paris, dont la toiture, la flèche et une partie du bâti ont été dévastés, cette semaine, par un incendie. Il existe déjà dans le monde de nombreuses numérisations 3D de cet ouvrage séculaire vieux de huit siècles.

Modélisation 3D de Notre-Dame

L’entreprise française Life 3D, par exemple, a modélisé pour le compte d’Europe Échafaudage certaines parties de l’édifice en se servant d’un scanner 3D afin de préparer le chantier de sa restauration. Mais la plus aboutie des copies virtuelles de Notre-Dame reste celle réalisée au début des années 2010 par Andrew Tallon, professeur d'art à l’université de Vassar aux États-Unis, dans le cadre du projet « Mapping Gothic ». Ce passionné d'architecture d’ouvrages anciens, aujourd’hui décédé, avait disposé son scanner-laser dans une cinquantaine d'endroits différents pour balayer le moindre détail des voûtes, des gargouilles, des pierres et de la charpente de la cathédrale.

Une cartographie titanesque de plus d'un milliard de points et d’une précision de cinq millimètres qui est stockée sur les disques durs de l'Université de Vassar. L’établissement annonce la mettre à disposition des architectes chargés de reconstruire la cathédrale, s'ils en faisaient la demande.

Des internautes passionnés

Une démonstration in situ et en vidéo des performances de la machine à scanner les vieilles pierres est visible sur le site web du National Geographic. Les autres ressources numériques pressenties pour aider à la reconstruction de Notre-Dame sont largement en deçà des travaux du professeur. La cathédrale qui figure dans le jeu vidéo développé par Ubisoft Assassin's Creed Unity, qui se déroule à Paris pendant la Révolution française, n’est pas vraiment conforme à l’originale. Et encore moins précises que le jeu, les images de Notre-Dame prisent par satellites et par drones sur Google Earth.

Inexploitables par les architectes de la reconstruction, elles ont toutefois le méritent de passionner une foule d’internautes qui s'en sont servis pour créer leurs propres reconstitutions 3D de Notre-Dame de Paris, pour rendre, bien que virtuel, un hommage vibrant et unanime, à l’une des merveilles du patrimoine mondial de l’Humanité défigurée aujourd’hui par un incendie.

Vous avez des questions ou des suggestions, vous pouvez nous écrire à nouvelles.technologies@rfi.fr

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