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Chronique des matières premières

Venezuela: un secteur pétrolier malade

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L'autoproclamation de Juan Guaido à la tête de l'exécutif à Caracas est un événement suivi de près par l'industrie pétrolière mondiale. Le Venezuela dispose des premières réserves de pétrole de la planète. Mais des années de mauvaise gestion ont conduit à une quasi-faillite du secteur.

Raffinerie de pétrole de Puerto La Cruz, au Venezuela.
Raffinerie de pétrole de Puerto La Cruz, au Venezuela. Getty Images/Yuri Cortez
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La réaction de Patrick Pouyanné, le patron de Total, est révélatrice. L'autoproclamation de Juan Guaido est « probablement une bonne nouvelle pour le peuple vénézuélien », a-t-il confié à une chaîne de télévision américaine. Probablement une bonne nouvelle également pour le groupe pétrolier français... Total est présent depuis 25 ans au Venezuela et n'a jamais songé à quitter les plus grandes réserves au monde. Mais son PDG souligne les problèmes de « sécurité, d'accès à l'eau et à l'électricité ».

Problème de sécurité, d'eau et d'électricité

Les compagnies pétrolières étrangères ont de plus en plus de mal à travailler au Venezuela. Un pays ruiné par l'hyper-inflation, où il est de plus en plus difficile de gérer les taux de change multiples et où le partenaire obligé, la société nationale Petroleos de Venezuela, est en état de quasi-faillite. PDVSA était déjà très mal gérée sous Hugo Chavez. Son successeur, Nicolas Maduro, a confié une PDVSA éreintée par le plongeon des cours mondiaux à un militaire sans compétence pétrolière, Manuel Quevedo, également ministre du Pétrole. La purge des cadres s'est accélérée, PDVSA n'a plus les compétences nécessaires.

Au plus bas depuis 70 ans

Les difficultés à importer du matériel ont également accéléré le déclin de la production (1,346 million de baril par jour, la plus basse depuis 70 ans) et donc des revenus pétroliers, 80% des ressources du pays. Ce qui n'a fait qu'aggraver la situation de la compagnie publique, soumise, qui plus est, à des sanctions financières des Etats-Unis depuis août 2017.

Perfusion chinoise et russe

PDVSA ne survit que grâce à la perfusion de ses acheteurs russes ou chinois, elle ne peut plus payer ce qu'elle doit à ses partenaires étrangers, qui doivent déprécier leurs avoirs au Venezuela (Halliburton, Schlumberger), quand ils ne menacent pas comme l'Américain Conoco de saisir les cargaisons de brut ou la filiale de raffinage de la société vénézuélienne (Citgo) aux Etats-Unis.

Les Etats-Unis restent le premier client

Les Etats-Unis ont diminué leurs achats mais paradoxalement restent le premier client du pétrole vénézuélien (30%). Un pétrole lourd qui leur est indispensable en complément de leur propre pétrole léger. C'est pourquoi les raffineurs américains déjà confrontés à la hausse des prix du pétrole lourd mexicain, ou canadien, ne sont pas favorables à un embargo total de Washington sur le pétrole de Caracas.

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