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Pologne: TVP pointée du doigt après l'assassinat du maire de Gdańsk

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En Pologne, la télévision publique est pointée du doigt après l'assassinat du maire de Gdańsk il y a dix jours. Le chef du principal parti d'opposition accuse le média d'être devenu un instrument de propagande gouvernementale qui fait la chasse aux sorcières contre les partis d'opposition.

Une femme tient une pancarte avec le slogan «TVP nous ment» lors d'une manifestation à Varsovie en Pologne le 16 janvier 2019 après l'annonce de l'assassinat du maire de Gdansk.
Une femme tient une pancarte avec le slogan «TVP nous ment» lors d'une manifestation à Varsovie en Pologne le 16 janvier 2019 après l'annonce de l'assassinat du maire de Gdansk. Attila Husejnow/SOPA Images/LightRocket via Getty Images
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de notre correspondant à Varsovie,

La principale accusation est que la télévision publique a perdu toute objectivité politique. L'une des promesses électorales du parti Droit et Justice, le PiS, était de réformer les médias publics et d'en faire des médias nationaux. Résultat : au lendemain de leur victoire, les conservateurs ont remplacé les directeurs de la chaîne publique par des gens acquis à leur cause. Le président de TVP, Jacek Kurski, est un ancien député de Droit et Justice et dès son arrivée, il a procédé à une purge parmi les journalistes pour les remplacer par d'autres dont l'orientation politique est clairement à droite, voire à l'extrême droite. Depuis ce jour, il n'y a plus une seule critique du gouvernement à l'antenne et on tire à boulets rouges sur l'opposition quelle qu'elle soit.

la télévision publique n'épargnait pas non plus le maire de Gdańsk...

Pawel Adamowicz était une figure de l'opposition libérale. Il était maire de Gdańsk depuis plus de vingt ans, ouvert aux étrangers et aux minorités. Au soir de sa sixième réélection consécutive à l'automne dernier, la présentatrice de la chaîne TVP info, a lancé le débat après l'annonce des résultats avec ce commentaire: « malheureusement » à Gdańsk, le candidat du PiS a perdu... Au soir de la mort de Pawel Adamowicz, TVP a diffusé un reportage sur le langage de haine qui grandit dans la politique polonaise mais elle ne l'a illustré qu'avec des exemples de politiciens de l'opposition et pas un seul du parti au pouvoir. Enfin, pendant les obsèques, les cameramens de TVP avaient pour consigne de ne pas filmer Donald Tusk, le président du Conseil européen et éternel rival du parti Droit et Justice.

Des voix s'élèvent pour dire que la télévision publique est responsable de la mort du maire de Gdańsk. Comment réagi la chaîne ?

Dans un communiqué, TVP affirme qu'elle poursuivra en justice quiconque ferait de telles insinuations. Elle déplore aussi que ses salariés fassent l'objet de menaces, selon elle tout à fait injustifiées. La télévision publique est également soutenue par l'électorat du PiS qui n'est aucunement gêné par le contenu des informations et qui accuse la chaîne rivale TVN, appartenant à un groupe américain, d'être un instrument de propagande de l'opposition. Depuis la mort du maire de Gdańsk, des manifestations ont rassemblé quelques centaines de personnes devant les différents sièges de TVP en Pologne pour réclamer le départ de son président Jacek Kurski. Même requête pour le principal parti d'opposition libérale, la Plateforme civique qui a décidé de boycotter TVP jusqu'à nouvel ordre.

à (ré)écouter: L’offensive du pouvoir polonais contre la presse indépendante

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