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Chronique des matières premières

Le caoutchouc victime de la guerre commerciale sino-américaine

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La rencontre Trump - Xi Jinping au G20 de Buenos Aires mettra-t-elle fin à la guerre commerciale entre la Chine et les Etats-Unis ? En attendant l’industrie chinoise du pneu tourne au ralenti, ce qui fragilise les producteurs de caoutchouc, de l’Afrique à l'Asie.

Le président chinois Xi Jinping et son homologue américain Donald Trump, en novembre 2017 à Pékin.
Le président chinois Xi Jinping et son homologue américain Donald Trump, en novembre 2017 à Pékin. AFP Photos/NICOLAS ASFOURI
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Les producteurs de caoutchouc naturel paient très cher le conflit commercial entre Pékin et Washington. Plus de 40 % de la production mondiale est destinée à la Chine, mais cette dernière, tétanisée par la guerre des taxes avec les Etats-Unis, ne se risque plus à augmenter ses stocks. D’autant moins que les achats de véhicules et donc les besoins en pneus stagnent depuis trois mois en Chine, pour la même raison : l’incertitude sur l’avenir des relations commerciales internationales. Dernière mauvaise nouvelle en date, pour le caoutchouc : les fermetures d’usines annoncées par le constructeur automobile américain General Motors.

Prix du caoutchouc au plus bas depuis 2008

La demande est plus faible alors que l’offre des pays producteurs de caoutchouc est surabondante. De l’Asie à l’Afrique, les plantations d’hévéas n’ont cessé de s’étendre depuis 2011, l’année du record des prix à la hausse. Aujourd’hui, six à sept ans plus tard, tous ces arbres arrivent à maturité. Il y a donc trop de latex disponible.

Conséquence, les prix mondiaux du caoutchouc naturel plongent. À la bourse de Tokyo, le marché de référence, les cours sont au plus bas depuis la crise de 2008 : 137 yens le kilo, soit 1 dollar 21, quatre fois moins qu’il y a huit ans.

La Thaïlande, premier exportateur mondial, est touchée de plein fouet et les élections approchent. Pour soutenir ses planteurs, qui ne parviennent plus à payer correctement les employés qui saignent les hévéas, le gouvernement de Bangkok vient de leur verser une aide équivalente à 600 euros par plantation. Les autorités les incitent même à couper les arbres.

Pas assez d’usines en Côte-d’Ivoire

En Indonésie, le deuxième exportateur mondial, la surproduction n’est pas le premier problème, la sécheresse prolongée a même amoindri la récolte, mais les autorités de Djakarta vont acheter le caoutchouc de Sumatra pour l’intégrer à l’asphalte et en recouvrir les routes indonésiennes !

Pas de réduction des surfaces d’hévéas en vue cependant en Indonésie, ni au Vietnam, troisième exportateur mondial. Au Cambodge et en Birmanie, l’extension des plantations se poursuit, comme en Côte-d’Ivoire, devenue le quatrième fournisseur mondial, où la faiblesse des prix empêche pourtant de construire en nombre suffisant les usines pour transformer tout ce latex ivoirien en feuilles de caoutchouc. Si bien que les fonds de tasse ivoiriens partent bruts à l’export, une perte de revenus pour le pays.

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