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Bonjour l'Europe

Lyon-Turin, le grand réveil du nord de l’Italie pour soutenir le projet

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Depuis ces dernières années, en Italie, on est plutôt habitués aux manifestations anti-LGV Lyon-Turin. Mais à l’avant-veille de la rencontre entre la ministre des Transports, Élisabeth Borne, et son homologue italien Danilo Toninelli, prévue à Rome, des dizaines de milliers de personnes pro-Lyon-Turin se sont rassemblées dans la capitale piémontaise.

Des gens brandissent des pancartes indiquant «Oui, boulot» lors d'une manifestation de soutien à la ligne de train à grande vitesse TAV à Turin, en Italie, le 10 novembre 2018.
Des gens brandissent des pancartes indiquant «Oui, boulot» lors d'une manifestation de soutien à la ligne de train à grande vitesse TAV à Turin, en Italie, le 10 novembre 2018. REUTERS/Massimo Pinca
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De notre correspondante à Rome,

C’est bien la première fois qu’on assiste à une manifestation d’une telle ampleur pour défendre le projet Lyon-Turin. Quel a été l’élément déclenchant ?

On doit le succès de cette initiative à sept femmes entrepreneures. Elles sont toutes piémontaises et ont voulu réagir à la motion récemment adoptée par le Conseil municipal de Turin, qui demande l’arrêt de la liaison ferroviaire Lyon-Turin. Il faut rappeler que Turin est administrée par une représentante des 5 étoiles, Chiara Appendino, et que le mouvement exige une renégociation du projet.

Mais la motion en question n’a qu’une valeur symbolique. La décision de poursuivre - ou non - le projet dépend des résultats d’une analyse des coûts et bénéfices, qui n’est pas achevée. Les sept amies entrepreneures ont donc souhaité faire entendre la voix du monde de l’industrie, des artisans, des ouvriers. Et grâce au tam tam des réseaux sociaux, elles ont mobilisé au moins 35 000 personnes, selon les chiffres de la préfecture de Turin.

On a vu parmi les manifestants pas mal de politiques : des représentants du Parti démocrate ou de Forza Italia et des élus de la Ligue de Matteo Salvini, l’allié du Mouvement 5 étoiles au gouvernement.

Effectivement, même si, à la base, c’est un appel lancé à la société civile, on a pu voir, par exemple, le gouverneur de la région du Piémont, Sergio Chiamparino, qui est membre du Parti démocrate, et beaucoup d’élus des régions du nord, issus du centre gauche ou de la droite. La présence de la Ligue de Matteo Salvini donne évidement une preuve des désaccords entre ce parti et ses alliés 5 étoiles au gouvernement. D’ailleurs, Matteo Salvini a encore répété, dimanche, que selon lui, le projet doit aller de l’avant, « pour stimuler la croissance du pays ».

Justement, une rencontre entre la ministre des Transports française Élisabeth Borne et son homologue italien est prévue aujourd’hui. Mais le ministre Danilo Toninelli, est un des hommes forts du Mouvement 5 étoiles. Que peut-on attendre de leur entrevue ?

Du côté français, la patience semble avoir atteint ses limites. Paris souhaite s’assurer de la poursuite du chantier et lancer sans plus attendre les appels d'offres pour l'excavation du tunnel de 57,7 km. Du côté Italien, on sait que le ministre Toninelli est particulièrement hostile à cet ouvrage, projeté il y a plus de 20 ans et fondé sur des prévisions qui, d’après lui, ont perdu de leur sens.

Mais il risque de noyer le poisson en expliquant qu’aucune décision ne sera prise avant les résultats de l’analyse des coûts et bénéfices du projet, effectuée par une commission d’experts du ministère italien de l’Économie et des Finances. Par ailleurs, le président du Conseil, Giuseppe Conte, affirme dans un entretien publié ce lundi matin par le quotidien turinois La Stampa, qu’il veut « tenir compte des nombreuses voix qui s’élèvent en faveur de la poursuite du Lyon-Turin ».

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