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Chronique des matières premières

Acheteurs de pétrole iranien : les Etats-Unis font du cas par cas

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Les sanctions américaines contre l'Iran entrent en vigueur lundi 5 novembre prochain. Les exportations iraniennes de pétrole ont déjà fortement chuté au cours des dernières semaines. Alors Washington fait preuve de souplesse vis-à-vis des pays alliés très dépendants du brut iranien, comme l'Inde et la Corée du Sud.

Une plateforme de pétrole à Soroush dans le golfe persique.
Une plateforme de pétrole à Soroush dans le golfe persique. REUTERS/Raheb Homavandi
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« Faire pression au maximum » sur l'Iran « mais ne pas nuire aux amis et aux alliés » des Etats-Unis... John Bolton, le conseiller à la sécurité nationale du président Trump a résumé la nouvelle posture de Washington dans son application de l'embargo pétrolier contre l'Iran, qui entre en vigueur ce lundi. Les exportations iraniennes auraient déjà chuté à moins de 2 millions de barils par jour si l'on inclut les huiles, à moins de 1,7 millions de barils par jour si l'on ne considère que le pétrole brut (contre 2,5 millions de barils par jour au mois de mai). Dans ce contexte, et pour ne pas enflammer à nouveau le marché pétrolier qui s'est calmé grâce aux barils supplémentaires fournis par l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, l'administration américaine lâche du lest. Elle aurait d'après Reuters accordé ce 1er novembre le droit d'importer du brut iranien à l'Inde et à la Corée du Sud, sous certaines conditions.

Dérogations pour l'Inde et la Corée du Sud

Des dérogations qui ouvrent la voie à un accord du même type avec le Japon. Tokyo et Pyongyang, soutiens de Washington face à la Corée du Nord et la Chine sont de bons élèves, ils ont réduit à zéro leurs importations iraniennes le mois dernier. Mais ils ne pourront pas tenir sur la longueur, ils sont encore très dépendants du pétrole iranien.

L'Inde est dans une situation encore plus délicate. Cet allié stratégique des Américains face à la Chine et à la Russie a des besoins tels en énergie qu'elle ne peut pas se priver du brut iranien, dont elle est le deuxième acheteur au monde (elle pèse 30 % des exportations iraniennes en septembre et octobre 2018), même si deux compagnies indiennes ont annoncé qu'elles n'en importeraient plus. L'arrangement pourrait consister en un compte séquestre qui évitera de payer directement l'Iran, mais permettra le troc avec la République islamique.

L'Irak alimentera de nouveau la Turquie

Allié plus instable depuis quelques années, et en difficultés économiques, la Turquie n'en tient pas moins la dragée haute à Washington depuis l'affaire Khashoggi. Les Etats-Unis auraient obtenu qu'elle soit à nouveau livrée en pétrole par l'Iraq, via le Kurdistan irakien, ce qui lui permettra d'importer moins de brut iranien.

Hors du cercle d'amis, l'Europe s'est soumise à l'embargo dicté par la Maison Blanche : les compagnies européennes ont soit stoppé, comme le Français Total, soit fortement réduit, c'est le cas des sociétés italiennes, leurs achats de pétrole iranien.

Stocks record de pétrole iranien en Chine

La Chine est plus difficile à gérer. Première cliente de l'Iran, elle a aussi beaucoup à perdre dans la guerre commerciale que lui mènent les Etats-Unis. Les compagnies pétrolières d'Etat chinoises font bonne figure : elles ne commanderont pas de pétrole iranien en novembre. En septembre, les importations chinoises de brut iranien ont déjà chuté d'un tiers par rapport à l'an dernier. Mais en octobre, la Chine en a importé des quantités record (800 000 barils par jour), stockées sous douane au port de Dalian, là où la compagnie nationale iranienne a déménagé ses réservoirs depuis Rotterdam.

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