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Bonjour l'Europe

Portugal: un budget à la fois réaliste et optimiste

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A Lisbonne, les députés ont adopté le dernier budget de la législature et de l’alliance entre le Parti socialiste et les partis d’extrême gauche.

Le ministre des Finances portugais, Mario Centeno.
Le ministre des Finances portugais, Mario Centeno. REUTERS/Yves Herman
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De notre correspondante à Lisbonne,

A supposer que ces termes puissent s’appliquer en politique, le dernier budget de la législature de l’alliance entre le Parti socialiste et les partis d’extrême gauche est à la fois optimiste et réaliste.

Le gouvernement a reçu une mise en garde de Bruxelles, pour bien vérifier que le budget va rester dans les clous des règles fixées par l’Union européenne. Il est vrai que le Budget proposé par l’Italie pour l’an prochain a provoqué l’inquiétude au sein de l’Union européenne. Le budget italien a été rejeté et le gouvernement de coalition extrême droite/extrême gauche doit revoir sa copie. Au Portugal, le gouvernement a à nouveau certifié qu’il respectera les engagements européens. Le ministre des Finances Mario Centeno est aussi le président de l’eurogroupe, c’est à dire des ministres des Finances de la zone euro. Il ne peut prendre le risque d’un quelconque dérapage.

Le Portugal, bon élève, mais dissipé

Il y a trois ans, en 2015, l’option prise par le pays, reposant sur une alliance entre les socialistes et l’extrême gauche, a été de rompre avec la politique d’austérité imposée pendant les années précédentes dans un pays au bord de la banqueroute. Réintroduire du pouvoir d’achat, garantir le bon fonctionnement des institutions, soutenir les entreprises tout en rassurant les marchés et les institutions internationales, c’est le pari qu’a fait le Portugal.

Le parti socialiste qui s’est hissé au pouvoir à la fin du programme de sauvetage économique décrété par le FMI et l’Union européenne, il y a trois ans, a dû s’appuyer sur une alliance avec les partis de la gauche radicale. Ces derniers ont exigé la mise en place d’une politique de relance économique par la consommation et le maintien de l’Etat providence. Une politique différente de celle voulue par l’Union européenne. Mais le Portugal n’a pas cédé, et pour l’instant, le pari lui est plutôt favorable.

Rien n’est encore gagné

Le Portugal mise sur 0, 2 % de déficit l’an prochain, et une croissance de 2,2 %. Le budget qui vient d’être approuvé reste réaliste, en raison notamment d’une dette publique élevée, qui devrait cependant baisser l’an prochain.

Le ministre des Finances sait qu’il ne dispose pas d’une énorme marge de manœuvre. Il est notamment confronté à la difficulté de tenir ses promesses de rétablir la progression hiérarchique des fonctionnaires publics. La promesse d’une augmentation de 3 % des salaires de la fonction publique pourrait ne pas suffire.

Les manifestations et grèves se multiplient dans ce secteur. La droite dans l’opposition qualifie d’électoraliste le budget de l’an prochain. Centeno, le ministre des Finances ne le dit pas dans ces termes, mais admet qu’il n’en a pas les moyens. Quant aux alliés de la gauche radicale, ils espèrent encore faire bouger les lignes grâce aux amendements.

L’exemple unique en Europe de l’alliance socialiste et de la gauche radicale a un an devant elle. Un an avant les prochaines législatives.

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