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L'Afrique en marche

Côte d’Ivoire: le salon de coiffure littéraire

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Des livres au milieu des bigoudis, c'est l'idée originale de la bibliothèque nationale de Côte d'Ivoire. Depuis 2012, l'institution installe gratuitement des mini-bibliothèques dans les salons de coiffure pour dame du pays. Le but : encourager les femmes à la lecture.

Justine Yapobi, la propriétaire du salon (sur la photo) met un point d'honneur à encourager ses clientes à lire.
Justine Yapobi, la propriétaire du salon (sur la photo) met un point d'honneur à encourager ses clientes à lire. ©RFI/Stéphanie Aglietti
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Bigoudis sur la tête, Marie-Solange Amani, réalise sa mise en plis hebdomadaire dans un salon de coiffure de Cocody à Abidjan. C'est son moment de répit dans une vie de directrice commerciale bien remplie.

Et avant de s'installer sous le casque chauffant, son réflexe est de piocher dans une petite bibliothèque en bois installée derrière des tubes de teintures et des peignes. « Cela permet justement à celle qui n’ont pas le temps de lire à la maison de lire ici. On a deux heures pour nous, il n’y a pas les enfants et ça ouvre l’esprit… »

Faire venir le livre aux femmes, là où elles se rendent régulièrement. C'est bien le cœur de ce programme intitulé « Femmes et lecture » et lancé en 2012 par la Bibliothèque nationale de Côte d'Ivoire.

Justine Yapobi, la soixantaine bien tassée, est la propriétaire du salon. Et elle met un point d'honneur à encourager ses clientes à lire : « Quand je lis un roman, je fais un résumé rapide et puis je dis ‘prend va lire’. Ensuite elles se mettent à lire et le livre se passe de main en main. Et puis, c’est en lisant que l’on peut s’informer. »

Votre salon de coiffure s’est transformé en salon littéraire : « oui parce que l’on échange beaucoup, on ne parle pas de chiffon… ou du quand dira-t ’on. Ce dont on parle ce sont des livres que nous avons lus, on échange ».

Sonia 34 ans, est une des employées de Justine. L'arrivée de la mini-bibliothèque l'a motivée à suivre des cours du soir pour apprendre à lire.

« Je voulais apprendre à lire car je touchais les livres et je ne pouvais pas les lire et cela m’a encouragé. » Maintenant vous pouvez tous les lire : « Oui, oui ». Cela a vraiment changé votre vie. « Beaucoup. »

Chacun des 23 établissements déjà partenaires situés Abidjan et à l'intérieur du pays, dispose gratuitement de cinquante ouvrages renouvelés régulièrement. Des romans, des essais, mais aussi, des livres pour enfants.

Car l'un des objectifs du projet est justement de toucher un public proche des plus jeunes afin d'initier ces derniers à la lecture, comme l'explique Chantal Adjiman, la directrice de la Bibliothèque nationale de Côte d'Ivoire : « Le livre est un puissant moyen d’enracinement culturel, il vous donne des outils qui vous prédisposent à des actes citoyens. Et si la femme, elle-même n’a pas accès aux livres, l’enfant ne pourra pas, lui non plus avoir accès aux livres. »

Dans un pays où les bibliothèques de quartier sont quasi-inexistantes, le salon de coiffure de Justine fait des émules bien au-delà de ses coquettes clientes. Les hommes sont en effet de plus en plus nombreux à en franchir le seuil, pour simplement emprunter des ouvrages.

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