Italie: la gratuité des musées le premier dimanche de chaque mois prend fin

Le ministre de la Culture du nouveau gouvernement italien, composé de deux partis populistes, le Mouvement 5 étoiles et la Ligue du Nord, abandonne la gratuité systématique des musées publics tous les premiers dimanches du mois. Cette mesure avait été instaurée pendant l’été 2014 par l’ancien exécutif de centre-gauche.

Le ministre de la Culture italien Alberto Bonisoli. AFP/Alberto Pizzoli

C’est à l’issue d’une rencontre avec les directeurs des musées les plus importants d’Italie que le ministre Alberto Bonisoli, un manager de 56 ans proche du Mouvement 5 étoiles, a pris cette décision. Selon ses propos, elle répondrait à la plus grande autonomie souhaitée par ses interlocuteurs en termes d’économie, d’efficience et de marché.

D’après certains directeurs de musées, dont celui des Offices de Florence, l’Allemand Eike Schmidt, de nombreux tour-opérateurs ont abusé du système en organisant des visites pour leurs clients durant la journée gratuite, visites qu’ils facturaient pourtant au prix fort.

Mais la suppression de la gratuité automatique ne signe pas forcément la fin des périodes d’entrée libre. En principe, chaque directeur de musée, ou de site archéologique comme le Colisée ou Pompéi, pourra organiser à sa guise une journée, ou une soirée, sans entrée payante. Par exemple, selon Anna Coliva qui est à la tête de la galerie Borghèse à Rome, visitée par 570 000 personnes en 2017, le choix de la gratuité durant une journée ou quelques heures sera fait en fonction d’études sur les flux d’entrée les plus bas.

Dario Franceschini monte au créneau

L'ancien ministre de la Culture, Dario Franceschini, figure du Parti démocrate et écrivain connu au niveau européen, est sans surprise le plus irrité par la directive du ministre Alberto Bonisoli. Il rappelle que depuis juillet 2014, près de 14 millions de visiteurs ont profité des dimanches gratuits. Que cette initiative a rapproché des familles entières de leur patrimoine culturel, mais aussi servi les objectifs de promotion de musée insolite comme la Casina delle Civette (la petite maison des chouettes) située dans le parc de la Villa Torlonia à Rome.

L’ensemble du centre-gauche critique une décision qui symboliserait l’orientation culturelle du nouveau gouvernement. Et ses détracteurs la résument en un slogan : « Moins de culture pour tous ! ».