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Revue de presse Afrique

A la Une: insécurité et présidentielle au Mali

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Vue de Tombouctou, au Mali. (Photo d'illustration)
Vue de Tombouctou, au Mali. (Photo d'illustration) Peter Langer/Getty Images
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Samedi en début d’après-midi, plusieurs assaillants, à bord de deux véhicules piégés, certains portants des uniformes de casques bleus, ont tenté de s’attaquer aux forces internationales présentes dans la zone de l’aéroport de Tombouctou. Une attaque qui a pu être repoussée. Selon les derniers bilans, un casque bleu a été tué et une dizaine blessés. Sept militaires français ont été également blessés, et une quinzaine d’assaillants abattus.

Ce matin, très peu de commentaires dans la presse bamakoise sur cette énième attaque dans le nord du Mali. Les quotidiens maliens réservent leurs colonnes au débat politique qui a démarré dans la perspective de la présidentielle prévue en juillet prochain.

Les éditos, tribunes et débats fleurissent dans les journaux, en témoigne cet échange dans Le Républicain Mali entre Younouss Hameye Dicko, président du parti RDS, membre de la majorité présidentielle, et Tiébilé Dramé, président du parti PARENA, membre de l’Opposition Républicaine. Les deux hommes se prononcent sur l’Etat du pays et l'élection présidentielle à venir. D’après Younouss Hameye Dicko, aujourd’hui « le candidat qui peut porter le Mali encore cinq ans c’est IBK : malgré tout ce que l’on dit, des efforts ont été accomplis, je pense qu’Ibrahim Boubacar Keita a le droit de se représenter pour un second mandat. Et nous sommes tous convaincus au niveau de la majorité présidentielle qu’il gagnera s’il se présente simplement parce que les patriotes pensent qu’il n’y a pas d’alternative. »

Tiébilé Dramé, lui, pointe le journal, « a une tout autre lecture de la situation, car de son avis, si la politique qui a cours depuis cinq ans continue, le Mali va disparaitre : “cinq ans après l’accession d’IBK à la magistrature suprême du pays, il n’y a ni paix ni stabilité ni sécurité et ni réconciliation nationale”, dénonce Tiébilé Dramé. »

La présidentielle de juillet sur un fil…

Pour, Aujourd’hui au Burkina, le débat politique est certes nécessaire, mais la présidentielle malienne pourra-t-elle vraiment avoir lieu en juillet prochain dans ce climat constant d’insécurité ?

Oui, « comment dans ces conditions, s’interroge le quotidien ouagalais, des élections pourraient-elles se tenir sur toute l’étendue du pays d’Ibrahim Boubacar Keïta ? Les Maliens pourraient aller aux urnes à Bamako. Mais le président qui sera élu pourra-t-il se présenter comme étant le premier magistrat des habitants de Kidal, Gao ou Tombouctou, car il risque de ne pas y avoir de vote ? Electeurs, membres de bureaux de vote se sentiront-ils en sécurité ? Car, à l’allure où vont les choses, il serait périlleux de parier sur une élection qui se déroulerait sans encombre au Nord du pays et même au centre. Et les katibas djihadistes n’ignorent pas cet état de fait, d’où ces situations kafkaïennes qu’ils multiplient à l’approche de cette échéance cruciale, sachant par exemple que la sécurisation des élections fait partie du mandat de la MINUSMA. Sans vouloir jouer les oiseaux de malheur, conclut Aujourd’hui, il est important que les armes s’éloignent, lorsque la voix de la démocratie prend la parole. »

A quoi servent les forces étrangères ?

Et on n’en est pas encore là… Du coup, Ledjely en Guinée, s’interroge : « à quoi servent les forces étrangères ? (…) La paix n’est pas restaurée au Mali, constate le site d’information guinéen, la stabilité loin d’être garantie et l’accord de paix inter-malien du 20 juin 2015 peine toujours à être mis en œuvre. Au point qu’on est certain qu’en raison du climat d’insécurité qui sévit encore dans une bonne partie du territoire malien, beaucoup de citoyens seront privés de leur droit de vote lors de la prochaine présidentielle. (…) Comme on le voit, poursuit Ledjely, le contraste entre les moyens mobilisés et les résultats induits est tel qu’on est tenté de comprendre la position d’Alpha Condé. En effet, le chef de l’Etat guinéen, partisan de la défense du continent africain par ses propres enfants, ne cesse de remettre en cause le bien-fondé des opérations de maintien de paix composées par des soldats et des policiers totalement étrangers au contexte africain. »

Quant à la force G5 Sahel, elle tarde à se mettre en place, déplore pour sa part L’Observateur Paalga : « on aurait voulu qu’à côté de la Minusma et de la force Barkhane, les forces du G5 Sahel montent rapidement en puissance. Hélas, depuis cette fameuse conférence des bailleurs de fonds à Bruxelles en février dernier, où il a été annoncé, à tout va, que le financement de l’opérationnalisation de cette force était bouclé, on ne la sent toujours pas sur le terrain. Un statu quo désespérant, se désole le quotidien ouagalais, pendant que les djihadistes allient détermination, perfidie et asymétrie dans leurs attaques meurtrières. »

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