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Bonjour l'Europe

Polémique autour d'une version chantée de l'hymne espagnol

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L’hymne national espagnol est au cœur d’une polémique. Avec Saint-Marin, le Kosovo et la Bosnie, l’Espagne fait partie des rares pays dont l’hymne national n’a pas de paroles. La conséquence d’une histoire mouvementée. L’hymne actuel, la «Marcha real», la marche royale, est un air militaire instrumental du 17e siècle. Ces jours-ci, une célèbre chanteuse Marta Sanchez a composé des paroles, suscitant une énorme polémique nationale.

L'hymne espagnol est l'un des symboles de la fédération espagnole avec le drapeau espagnol.
L'hymne espagnol est l'un des symboles de la fédération espagnole avec le drapeau espagnol. Flickr.com CC BY-SA 2.0 / Contando Estrelas
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avec notre correspondant à Madrid, François Musseau

A priori, on pourrait se réjouir de cette initiative et d'ailleurs beaucoup le font. À commencer par le président du gouvernement Mariano Rajoy qui a envoyé un tweet dans lequel il écrit que « tous les Espagnols nous pouvons nous sentir fiers de cette initiative ». Autre «Oui» enthousiaste, celui de Albert Rivera, le leader de Ciudadanos une formation de centre droit qui a vent en poupe. Il déclare qu’enfin il est possible que l’hymne ait «des paroles et un cœur et pas seulement des instruments». En outre, une plateforme citoyenne s’est constituée avec un objectif : que les paroles de cette chanson soient interprétées par l’auteure fin avril, lors de la finale de la Coupe du Roi de Football, entre les clubs de Barcelone et de Séville.

Ce n'est pas la personnalité de la chanteuse qui fait polémique. On pourrait même dire que Marta Sanchez, 50 ans, dont 33 ans de carrière, ferait plutôt l’unanimité. Elle chante bien, elle est très populaire, elle a transformé cet air militaire en une ballade avec des paroles sentimentales. Sans compter que Marta Sanchez est très émue par cette possibilité que ce soit son texte, composé à Miami en pleine nostalgie de son pays natal, que ce soient ces paroles celles retenues pour l’hymne. « Quel honneur ! », dit-elle.

Une opposition politique

Les paroles de l'hymne suscitent une opposition dont les racines sont politiques, essentiellement de la part des socialistes, de la formation Podemos et bien entendu de tous les nationalismes régionaux, des îles Canaries jusqu’au Pays basque.

Il ne faut pas toucher à l’hymne, un point c’est tout, disent les socialistes. Quant à Podemos et d’autres personnalités de gauche, ils ne se cachent pas : à leurs yeux, tous les symboles nationaux espagnols, aussi bien le drapeau comme l’hymne, et la monarchie, sont encore trop associés à la dictature de Franco qui avait régné pendant 40 ans. Ce qui fait qu’ils n’aiment pas ces symboles. « L’amour de la patrie, dit leur chef de file Pablo Iglesias, c’est l’amour des services publics, pas des étendards ou des chants nationaux ».

En l’absence de consensus, il est plus que probable que l’hymne espagnol reste encore sans paroles.

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