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Revue de presse Afrique

A la Une: l’ONU va enquêter sur les massacres au Kasaï

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La Monusco, le 20 février 2017 à Tshimbulu, dans le Kasaï-Central, pour promouvoir le dialogue. (Photo d'illustration)
La Monusco, le 20 février 2017 à Tshimbulu, dans le Kasaï-Central, pour promouvoir le dialogue. (Photo d'illustration) MONUSCO/Biliaminou Alao
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« Le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, Zeid Ra’ad Al Hussein, a annoncé hier la nomination d’une équipe d’experts internationaux chargés d’enquêter sur les violences dans la région du Kasaï en RDC, rapporte le site congolais Cas-Info. C’est le Sénégalais Bacre Ndiaye qui conduira la mission. Il sera accompagné de Luc Côté, un Canadien et de la Mauritanienne Fatimata M’Baye. » Tout trois sont très expérimentés dans le domaine de la défense des droits de l’homme.

« L’ONU mise sur eux pour faire éclater la vérité sur la violence au Kasaï, poursuit Cas-Info. Une violence qui a continué à révéler ses secrets ces dernières semaines avec la récente découverte par l’ONU de 38 fosses communes, ramenant le nombre des charniers à plus de 80. Le gouvernement n’en a reconnu que 10 seulement. Bacre Ndiaye et son équipe seront sous l’autorité de Kinshasa. Ils sont prévenus. »

Bâtons dans les roues ?

Le Pays, au Burkina, n’y croit guère… « Le moins que l’on puisse dire, c’est que ces trois experts sont pour ainsi dire plus à plaindre qu’à envier ; tant la tâche qui les attend est immense et bénédictine. Car, il faut le dire, Kinshasa qui, avec le soutien de certains pays africains, s’est opposé à la mise en place de toute mission indépendante, ne manquera pas de mettre des bâtons dans leurs roues. Dans le meilleur des cas, les autorités congolaises ne feront voir aux experts que ce qu’elles souhaitent leur faire voir ; histoire de biaiser les résultats de l’enquête en leur faveur. »

« L’heure de vérité arrive », lance pour sa part en Une Le Potentiel à Kinshasa. Le quotidien kinois veut y croire. « La désignation de ces enquêteurs onusiens constitue une avancée notable en matière de respect des droits humains en République démocratique du Congo. […] Les conclusions (de l’enquête) qui seront rendues publiques devront permettre d’établir les responsabilités des uns et des autres dans ce que les spécialistes qualifient de massacres ayant endeuillé des milliers de Congolais de cette partie du territoire national. »

Et Le Potentiel de prévenir : « tous les coupables, sans exception aucune, devront subir la rigueur de la loi et répondre enfin de leurs actes. Gare aux ennemis du peuple qui s’hasarderont, par quelque moyen que ce soit, à entraver la mission de l’équipe d’enquêteurs onusiens. »

Déjà un rapport accablant…

L’ONU vient de donc de désigner trois enquêteurs spéciaux, mais dans le même temps publie déjà un rapport sur les violences en RDC… Un rapport qui émane du Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l’homme qui porte sur les six derniers mois et qui avance des chiffres « effarants ».

C’est ce que relève Aujourd’hui à Ouaga. « Même si la milice Kamwina Nsapu a commis des exactions, des violences et arraché des vies, la palme de la barbarie revient à l’Etat congolais, pointe le quotidien burkinabé, avec son bras exécutant, l’armée. 428 personnes exécutées dont 17 femmes et 140 enfants par les forces armées, contre 37 par les milices de Kamwina Nsapu. Qui plus est, le Bureau conjoint a mis finalement sur le dos du pouvoir congolais, la quarantaine de fosses communes trouvées jusque-là dans cette partie du pays. Grosso modo, le document onusien met sur le compte des agents de l’Etat, c’est-à-dire les sicaires et autres sécurocrates du pouvoir, 58 % des violations en matière des droits de l’homme. […] La situation sécuritaire est alarmante en RDC. Mais Le chef suprême de la RD Congo s’en soucie-t-il vraiment ?, s’interroge Aujourd’hui. Les critiques, les rapports accablants, les accusations graves, les larmes de ses concitoyens semblent couler sur lui comme des cascades d’eau perleraient sur le plumage d’un canard, sans aucune aspérité et attache. Même les sanctions ciblées qui se rapprochent du mutique satrape du Palais de la Nation, en touchant certains de ses fidèles, le laissent de marbre, obnubilé qu’il est par ce nectar qu’il goutte depuis janvier 2001 : le pouvoir. »

Même écho pour L’Observateur Paalga : « cette RDC que décrit le rapport onusien est une maison des horreurs à nul autre pareil sur le continent. Un domaine où le bourreau en chef, qui ne pense qu’aux honneurs, règne en maître absolu avec comme seul programme de gouvernement l’obsession qui est la sienne : se maintenir au pouvoir le plus longtemps possible, quitte à régner sur une immense nécropole de 2,345 millions de km². »

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