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Chronique des matières premières

Pourquoi le prix du lait en France ne suit pas la flambée du beurre

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Les éleveurs laitiers manifestent de nouveau en France. Ils estiment ne pas bénéficier de l'amélioration du marché laitier mondial et en particulier de l'envolée des prix du beurre.

les prix laitiers mondiaux repartent à la hausse.
les prix laitiers mondiaux repartent à la hausse. AFP PHOTO JOHN MACDOUGALL
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Pourquoi le prix du lait en France ne suit-il pas la flambée du beurre ? Les éleveurs français s'impatientent de ne pas voir remonter leur rémunération, 30 centimes d'euros le litre de lait, toujours en-dessous de leurs coûts de production.

Pourtant, après deux années catastrophiques pour les produits laitiers européens, à la fois bloqués par l'embargo russe et un peu moins demandés en Chine, les prix laitiers mondiaux repartent à la hausse. Particulièrement ceux du beurre. Une matière grasse longtemps délaissée par les fabricants européens et néo-zélandais, rappelle Jean-Paul Simier, économiste de l'élevage, au profit de la poudre de lait : on n'avait pas anticipé le récent boom des importations de beurre de la Chine et du Mexique, ni l'engouement nouveau ou retrouvé des pays du Sud-Est asiatique et des Etats-Unis pour cette matière grasse.

Facteur supplémentaire, un des rares gros exportateurs de beurre, l'Argentine, a subi des inondations et donc des problèmes de collecte. La Nouvelle-Zélande a dû réorienter en catastrophe sa production vers le beurre. L'Europe qui a diminué sa collecte depuis l'an dernier à cause de la surproduction laitière de 2015 a vu les rares exportateurs de beurre européens, Pays-Bas, Irlande, Danemark et France bénéficier d'une belle flambée des prix, 80% en quelques mois.

Mais ces prix du beurre n'ont bénéficié que marginalement à ceux du lait : l'Europe a toujours sur les bras 350 000 tonnes de poudre de lait - il faudrait s'en débarrasser une fois pour toutes en aide alimentaire, juge un représentant des éleveurs à Paris. Les producteurs laitiers français s'estiment aussi beaucoup moins bien traités que leurs collègues du nord de l'Europe, qui ont bénéficié d'une hausse deux à trois fois plus importante du prix du lait depuis janvier. Le système français de lissage des prix a bon dos, jugent-ils. Il y a un manque de transparence, non seulement de la part des industriels, mais aussi des coopératives.

Ce sont nos entreprises, rappellent les producteurs, mais que font-elles de leurs marges retrouvées, alors qu'un distributeur comme Système U accepterait que le producteur reçoive 16% de plus ? Les éleveurs comptent sur les Etats généraux de l'alimentation début juillet pour récupérer un peu plus de la valeur de cette filière laitière française : en tout 4 milliards d’euros.

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