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Chronique des médias

Médias: pourquoi la liberté de la presse régresse dans le monde

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La liberté de la presse dans le monde est de plus en plus menacée, selon les rapports de RSF et de l’organisation américaine Freedom House présentés cette semaine.

Le rapport de Reporters sans frontières (RSF) est alarmiste sur la dégradation de la liberté des médias, y compris dans des «vieilles» démocraties comme la France ou encore le Royaume-Uni.
Le rapport de Reporters sans frontières (RSF) est alarmiste sur la dégradation de la liberté des médias, y compris dans des «vieilles» démocraties comme la France ou encore le Royaume-Uni. ©rsf
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A deux jours d’intervalle, deux rapports annuels présentés par Reporters sans frontières puis Freedom House, vont dans le même sens : « Jamais la liberté de la presse n'a été aussi menacée », dit RSF. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 72 pays sur 180 recensés connaissent une situation « difficile » ou « très grave » sur le plan de la liberté de la presse. On retrouve dans ce groupe la Chine, la Russie, l'Inde, presque tous les pays du Moyen-Orient, d'Asie centrale et d'Amérique centrale, ainsi que les deux tiers des pays d'Afrique. Du côté des liberticides, il y a les dictatures comme la Corée du Nord ou le Turkménistan, des pays où des journalistes sont tués comme en Syrie ou aux Philippines et encore les pays qui sont de véritables « prisons de journalistes » comme la Turquie, l’Egypte, l’Iran ou Bahreïn. Au Cameroun, le correspondant de RFI Ahmed Abba a été condamné à dix ans de prison ferme la semaine dernière.

Mais ce qui inquiète aussi, c’est de voir la liberté de la presse reculer dans des démocraties comme la Pologne ou la Hongrie, où la presse d’opposition est de plus asphyxiée et où le pouvoir cherche à mettre au pas les médias publics. Même dans des démocraties anciennes comme le Royaume-Uni, la France ou les Etats-Unis, RSF s’inquiète de voir ces pays dans les quarantièmes places en raison de leur obsession du renseignement qui représente pour les journalistes une menace envers leurs sources. Et il faut ajouter les attaques contre les médias, les fausses nouvelles ou les faits alternatifs qui tentent de déstabiliser le travail de l’information. On l’a vu aux Etats-Unis avant et après l’élection de Donald Trump.

On le voit aujourd’hui en France où les journalistes sont parfois bousculés par des policiers, insultés dans des meetings ou éjectés par des services d’ordre de candidats. Jeudi une trentaine de rédactions françaises ont signer une pétition pour protester contre la décision du Front national de choisir les médias aptes à suivre Marine Le Pen.

« Bien sûr, c’est là bien peu de choses quand on songe que 45% de la population mondiale vit dans un pays où la presse n'est pas libre », comme le rappelle Freedom House. Qu’est-ce que la censure d’un documentaire sur le Crédit mutuel par Vincent Bolloré comparé aux 1000 coups de fouets et les dix ans de réclusion pour un blogueur en Arabie saoudite ? Eh bien, peut-être que tout se tient. Peut-être que si les régimes autoritaires répriment la liberté de la presse, c’est parce qu’ils sentent moins de pression sur ce volet de la part de « démocraties de basse intensité », comme dit Edwy Plenel, du site d'investigation Mediapart.

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