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Revue de presse Afrique

A la Une : perpétuité confirmée pour Hissène Habré

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Hissène Habré entouré de militaire le 2 juillet 2013 à Dakar.
Hissène Habré entouré de militaire le 2 juillet 2013 à Dakar. © .AFP/Stringer
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C’est en effet en appel que les Chambres extraordinaires africaines, ce tribunal spécial que l’Afrique a su mettre en place et qui a jugé à Dakar l’ex-président tchadien, a confirmé sa condamnation à la prison à vie, prononcée en 2016, pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre.

« “Gassi” pour Hissène Habré ! », lance Actusen.com (ce qui, en peul, signifie « c’est fini »). « Le juge malien président de la Cour des Chambres extraordinaires africaines, Wafi Ougadèye dans son intime conviction, a estimé que les faits pour lesquels est accusé Habré ne souffrent d’aucun doute », relève ce journal sénégalais en ligne.

C’est « le clap de fin pour l’ancien dictateur », énonce Rewni. Cet autre confrère sénégalais souligne que le condamné « doit purger sa peine au Sénégal où il a cherché refuge après sa chute depuis 1990 ».

« Hissein Habré va finir sa vie en prison », lance son confrère dakarois EnQuête, dans les colonnes duquel l’avocate des victimes Me. Moudeina se dit soulagée d’avoir vu « le bout du tunnel » même si le volet réparation constitue selon elle une « autre paire de manches ». Autre réaction recueillie par EnQuête, celle de Me. Dioma Ndiaye, qui souligne qu’« aujourd’hui, l’effectivité des droits fondamentaux passera par l’action judiciaire en Afrique ».

Avocat de la défense, Me. Olivier François Serres estime à l’inverse, dans les colonnes du quotidien Walfadjri, que c’est un « pari perdu pour la justice africaine » ; et il accuse « le ministre de la Justice, Sidiki KABA et avant Mme Touré (de s’être) conduits de façon absolument indigne », dit-il dans Walfadjri.

Tchad : la justice pénale africaine plutôt que la CPI

Mais en Afrique, la presse souligne aussi que cette décision pénale est tout à la fois internationale et entièrement africaine, témoigne le journal Sahel-Intelligence, selon lequel « de nombreux observateurs pensent désormais que le temps est venu d’entamer un sérieux plan pour réformer la justice africaine en vue de pouvoir juger les futurs crimes et délits au niveau continental et non plus laisser la Cour Pénale Internationale s’en occuper ».

L’Observateur Paalga souligne le caractère sans précédent de cette décision de justice puisque « ce procès est le premier au monde dans lequel un ancien chef d’État est traduit devant une juridiction d’un autre pays pour violations présumées des droits humains ». Ce quotidien ouagalais ajoute qu’avec ce verdict, « la preuve est faite que l’Afrique peut exorciser ses propres démons en trainant à la barre ceux de ses fils indignes qui se sont révélés être les bourreaux de leurs propres compatriotes ». L’Observateur y voit un « signal important au moment où sur le Continent, certains pays menacent de quitter la CPI dont ils critiquent le tropisme africain trop prononcé et qui souhaiteraient que nous puissions juger nous-mêmes nos propres tyrans sur le sol africain ».

WakatSéra n’écrit pas autre chose. Ce journal burkinabè prévient ceux qu’il appelle les « bourreaux de leurs peuples » que, désormais, « ils ne seront plus envoyés devant les juges de la Cour pénale internationale où ils se présentent en victimes expiatoires de cette cour taxée de ne prendre dans sa nasse que des poissons africains. Les tribunaux spéciaux comme la Cour d’assises des Chambres africaines extraordinaires sont désormais des épées de Damoclès qui planent sur tout dirigeant africain aux mains rouges et dégoulinantes du sang de ses compatriotes, énonce WakatSéra. 20 longues années ont été nécessaires pour conduire la procédure, mais elle fait aujourd’hui la fierté des Africains assoiffés de justice, et allège surtout le fardeau des victimes et parents de victimes des atrocités pour lesquelles le dictateur de N’Djaména paie aujourd’hui », complète ce confrère ouagalais.

Avis partagé en Guinée par le journal LeDjely. « Pour une fois, ce sont des juges exclusivement africains qui ont agi et avec la bénédiction des instances africaines. Une première symbolique qu’on devrait pérenniser si l’on ne veut pas que la CPI continue à sévir en Afrique », estime ce confrère à Conakry.

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