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Russie: les homosexuels en Tchétchénie sont victimes de purges et de tortures

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En Russie, et surtout dans les Républiques du Caucase du Nord, la situation des homosexuels est particulièrement difficile. Un journal, Novaya Gazeta, a révélé récemment qu’au moins une centaine d’homosexuels ont été arrêtés en Tchétchénie, que certains ont disparu et que plusieurs d’entre eux ont été tués.

En Russie, la situation des homosexuels est particulièrement difficile.
En Russie, la situation des homosexuels est particulièrement difficile. REUTERS/Bruno Domingos
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De notre correspondante à Moscou,

Une journaliste qui connaît bien la Tchétchénie a publié un article selon lequel une véritable rafle dans les milieux homosexuels aurait eu lieu récemment. D’après des informations qu’elle dit avoir recueillies dans les milieux homosexuels, mais aussi auprès des forces de l’ordre et de l’administration de la République, une centaine de personnes, homosexuelles ou soupçonnées de l’être, auraient été arrêtées, maltraitées, parfois torturées, et trois personnes au moins auraient été tuées. Des ONG ont confirmé les arrestations et les enlèvements, et un réseau LGBT a mis en place un numéro d’urgence pour aider ceux qui le veulent à fuir le Caucase.

Etre homosexuel dans le Caucase du Nord, c’est risquer d’être tué

La situation des homosexuels dans les Républiques du Caucase du Nord est particulièrement difficile. Etre soupçonné d’être homosexuel dans le Caucase du Nord, c’est risquer d’être tué, parfois par sa propre famille. Alors, quelqu’un qui a été arrêté ou enlevé car on le soupçonnait d’être homosexuel, ne peut pas rentrer chez lui. La seule solution pour lui, c’est de fuir.

Depuis cette vague d’arrestations, la plupart des homosexuels ont fermé leurs comptes sur les réseaux sociaux. Certains ont fui, juste parce qu’ils connaissaient quelqu’un qui a été arrêté, ce qui peut les désigner comme des victimes potentielles.

Une autre journaliste, qui a travaillé sur ce sujet il y a quelques années, dit que la situation s’est dégradée. Des témoins auxquels elle avait parlé à l’époque, refusent désormais de témoigner.

Déposer plainte auprès de ceux qui ont torturé

Le porte-parole de la présidence tchétchène a expliqué qu’on ne peut pas arrêter les homosexuels en Tchétchénie, tout simplement parce qu’il n’y en a pas ! Et la chargée des droits de l’homme a déclaré que la justice serait très clémente avec les familles qui tueraient l’un des leurs s’il est homosexuel. Elle s’est depuis rétractée.

A Moscou, le porte-parole du Kremlin, qui a cru bon de préciser qu’il n’était pas spécialiste en relation non-traditionnelle, a conseillé aux victimes de déposer plainte auprès de la police, donc auprès de ceux qui les ont justement arrêtés et torturés ! La médiatrice russe pour les droits de l’homme a dit n’avoir reçu aucune plainte.

Mais les organisations de défense des droits humains, comme Amnesty international et Human Rights Watch, poussent les autorités à ouvrir une enquête indépendamment de toute plainte, car, avec les risques existant, jamais personne ne va déposer plainte.

« Des purges préventives » en prévision d’une gay pride

Cette affaire s’est compliquée d’une polémique sur les causes de ces rafles. La journaliste de Novaya Gazeta met en cause un activiste de la cause homosexuelle qui a demandé aux Républiques du Caucase l’autorisation d’organiser une gay pride. Elle estime que cette demande a incité les autorités tchétchènes à faire ce qu’elles appellent « des purges préventives ». L’accusation est réfutée par Nikolaï Alexeïev qui estime que les gays en Tchétchénie ne sont pas plus menacés qu'ailleurs en Russie, un point de vue qui n’est pas partagé par le réseau LGBT, qui aide les homosexuels de Tchétchénie à fuir.

A lire aussi :

Gays et lesbiennes manifestent contre l'homophobie - (Article publié le 01/06/2008 - Par Alexandre Billette)

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