Le parc de vaccination de bétail du village Sika, au Burkina Faso

Le village de Sika fait partie de la commune de Nasséré, qui fait partie de la province du Bam, à 130 km de Ouagadougou au Burkina Faso. Depuis fin 2016, ce village bénéficie d’un parc de vaccination pour le bétail. Pour comprendre l’ampleur et la profondeur des problèmes qui se posent aux éleveurs dans cette zone, on va d’abord s’attacher à connaître les lieux.

Diallo Noaga, cultivateur et éleveur dans le village de Sika. © RFI/Sayouba Traoré

De la fin du mois de mai à la fin septembre, la saison pluvieuse s’installe. Elle est suivie de la saison sèche, qui va d’octobre à avril. Du point de vue hydrographique, la province du Bam reçoit assez d’eau de pluie, avec cependant une répartition très irrégulière dans le temps et dans l’espace. Le caractère semi-désertique du climat ne favorise pas l’existence d’une végétation abondante. Aussi, l'essentiel du couvert végétal du territoire provincial est de type savane arborée comportant des plantes rabougries aux flancs des collines et des épineux. Toutes choses qui compliquent la vie des éleveurs. Là dessus, viennent se greffer les problèmes de santé animale. 

Ajoutons que la dégradation de l’environnement impose de nouvelles contraintes. Avec tous ces problèmes qui sont énoncés ici, on comprend que l’éleveur au Sahel ne puisse pas rentabiliser son activité. Et il faut ajouter que l’éleveur enclavé dans son village ne maîtrise pas le marché. Donc des problèmes de santé animale, des problèmes d’eau, des problèmes de fourrage. Et si un éleveur veut aller faire vacciner ou traiter ses bêtes dans une autre commune, il y a l’urbanisation, la construction des équipements publics et l’extension des cultures qui entravent les pistes traditionnelles de transhumance.

Des membres du comité villageois de gestion du parc de vaccination du village de Sika et Sayouba Traoré. © DR

C’est grâce au Fonds de développement de l’élevage ou Fodel, une structure du Ministère des Ressources Animales et Halieutiques créée en 1996, que le village de Sika a obtenu son parc de vaccination. Pour mettre sur pied des fonds, la filière bétail a accepté de céder une partie des ressources issues de l’exportation des animaux, ce que les techniciens appellent CSE pour contribution du secteur de l’élevage.

Dans ce genre de réalisation, il y a une difficulté, ce que les techniciens appellent l’appropriation, c’est-à-dire comment faire pour que les bénéficiaires ruraux se sentent propriétaires et responsables d’une infrastructure. Dans un premier temps, il s’agit d’adapter une technologie à un terroir donné. Ensuite, il est important que les communautés villageoises adoptent les nouvelles connaissances. Généralement, on passe par la mise sur pied d’un comité villageois de gestion de l’infrastructure édifiée sur leurs terres.

 
Invités :
- Toussaint Tiendrébéogo, chargé de crédit au Fonds de développement de l’élevage ou Fodel
- Diallo Noaga, cultivateur et éleveur dans le village de Sika
- Maxime Ouédraogo, éleveur dans le village de Sika.

Production : Sayouba Traoré
Réalisation : Anouck Bernet