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Afrique économie

Rwanda: Kigali donne trois mois aux ONG et entreprises pour changer de locaux

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Kigali, la capitale rwandaise connaît ces dernières années un boom de la construction, encouragée par les autorités et visant à transformer le Rwanda en un pays à revenu intermédiaire. Suivant un plan d’urbanisme ambitieux, les immeubles sortent de terre. Début janvier, la municipalité a donné trois mois aux entreprises et aux ONG occupant des maisons résidentielles pour déménager vers ces nouveaux bâtiments. Un ultimatum qui inquiète les petites structures de la capitale rwandaise et surtout les ONG locales.

Vue de la ville de Kigali.
Vue de la ville de Kigali. RFI/Stéphanie Aglietti
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Restaurants, entreprises, ONG… Selon la municipalité, près d’un millier d’organisations occupent des bâtiments ou des maisons à vocation résidentielle. Compte tenu de la nouvelle offre de bâtiments commerciaux, pour Parfait Busabizwa, adjoint au maire en charge du développement économique, il est temps de réorganiser Kigali comme le veut son plan d’urbanisme : « Il y a un système de zoning : des zones réservées à l’agriculture, des zones réservées aux quartiers résidentiels… C’est pourquoi nous avons donné trois mois à ceux qui occupent des maisons à usage résidentiel pour déménager et aller travailler dans des bâtiments qui ont été conçus uniquement pour recevoir ce genre d’activité. Et ce sont des bâtiments qui remplissent toutes les conditions d’hygiène et de sécurité. »

Des prix de location des nouveaux bâtiments trop chers pour attirer les très petites entreprises et les ONG

Les contrevenants verront leur organisation fermée par les autorités. Même si la municipalité se défend de tout lien de cause à effet, cette directive intervient alors que nombre d’investisseurs se sont récemment inquiétés du faible taux d’occupation de certains nouveaux immeubles de la capitale, parfois inférieur à 30 %.

La municipalité dit avoir demandé aux propriétaires de bâtiments commerciaux de revoir à la baisse leurs tarifs. Une requête difficilement recevable pour Tharcisse Ngabonziza, président du conseil d’administration du CHIC, un complexe commercial qui a ouvert ses portes il y a sept mois et dont les prix varient entre 15 et 20 dollars du mètre carré. « La mairie a une politique et nous on a notre politique. Nous on investit. Quand tu investis, parfois tu es obligé de demander de l’argent aux banques. Tu ne peux pas baisser pour baisser. Maintenant les prix que l’on offre ici sont vraiment très bas par rapport aux prix du marché. », explique le président du conseil d’administration du CHIC.

Tharcisse Ngabonziza assure que le taux d’occupation du CHIC est conforme à ses prévisions. Reste que pour beaucoup d’organisations concernées par la mesure de la municipalité, c’est l’inquiétude, comme l’explique cette responsable d’une ONG locale sous couvert d’anonymat.

« Déménager va être impossible pour beaucoup d’ONG en raison du montant des loyers réclamés dans les zones commerciales. Par exemple, dans le quartier de Nyabugogo qui fait partie des moins chers, une pièce coûte quelque chose comme 200 000 francs rwandais. Pour ce montant, dans une zone résidentielle, on peut avoir une maison complète. »

Dans un autre quartier, un responsable d’une petite association dit craindre de devoir s’installer loin de Kigali, licencier ou tout simplement fermer boutique.

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