Accéder au contenu principal
Chronique des matières premières

COP22: plus de fonds pour l’adaptation de l’agriculture africaine

Publié le :

L’accord de Paris, issu de la COP21, vient d’être ratifié par 80 Etats émettant plus de 60 % des gaz à effet de serre. Il entre en vigueur ce vendredi 4 novembre 2016. Place à l’action avec la COP22 à Marrakech à partir de lundi prochain. Le Maroc plaide pour que l’adaptation de l’agriculture africaine au réchauffement climatique soit mieux financée.

Un paysage agricole au Maroc.
Un paysage agricole au Maroc. DeAgostini/Getty Images
Publicité

Lors de la COP22 à Marrakech, le Maroc veut le « Triple A ». Pas la note souveraine des agences de notation, mais la reconnaissance que l’adaptation de l’agriculture africaine, ou « Triple A », est aussi digne des efforts de financement que l’atténuation du réchauffement. L'adaptation ne reçoit que 16 % des fonds climat, or les agriculteurs africains sont parmi les plus durement frappés par le changement climatique.

Pourtant, l'agriculture commence à apparaître non plus comme une cause de réchauffement (14 % des gaz à effet de serre dus aux rejets azotés des plantes, au méthane des élevages), mais comme une solution, grâce à la photosynthèse des cultures. Le Maroc est soutenu par la France qui a lancé l'idée d'augmenter ce stockage du CO2 dans les sols agricoles de « 4 pour 1 000 » par an, particulièrement en Afrique, où la production alimentaire devra tripler en 30 ans.

Le Maroc peut convaincre, parce qu’il met déjà son propre modèle agricole à l'épreuve du changement climatique. Cette année, il vient de subir une sécheresse historique. Pourtant, malgré une chute de pluviométrie de 50 %, il n’a pas perdu 50 % de son PIB agricole comme autrefois, mais 7 %.

Le gouvernement marocain en est certain, les experts du blé tels que Sébastien Abis* le sont également : ce sont les politiques marocaines d’adaptation au changement climatique et, depuis 2008, le plan Maroc vert, qui ont amorti le choc, en déplaçant la culture du blé dans des régions plus adaptées, en développant l’irrigation de précision, l’agroforesterie, les cultures pérennes aux côtés des cultures annuelles, en développement l’olivier, les arbres fruitiers, grâce à la recherche sur les variétés et les maladies des céréales…

Dans le cadre de l’accord de Paris, le Maroc veut maintenant aller au-delà de ses frontières, en Afrique subsaharienne. Mais d’ici 2030, 11 milliards de dollars de financements sont prévus au niveau mondial. C'est insuffisant, estime Riad Balaghi, le directeur de la recherche agronomique marocaine (INRA Maroc) à Meknès. D’où l’appel à la communauté internationale.

En attendant, ce sont les initiatives privées, comme celles de l’OCP, le géant marocain des phosphates, qui dominent. L’OCP, avec l’intention claire de fournir des engrais à toute l’Afrique, participe à la cartographie des sols africains, un chantier titanesque.

→ Pour approfondir :Sébastien Abis et Mohamed Sadiki. Agriculture et climat. Du blé par tous les temps. MaxMilo, Iris Editions, 2016.

NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail

Suivez toute l'actualité internationale en téléchargeant l'application RFI

Voir les autres épisodes
Page non trouvée

Le contenu auquel vous tentez d'accéder n'existe pas ou n'est plus disponible.