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Aujourd'hui l'économie

Comment financer les propositions de la COP21?

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Le financement, c’est essentiel, c’est précisément l’un des points de friction de la négociation.

Laurent Fabius, président de la COP21, espère parvenir à un accord d'ici jeudi 10 décembre.
Laurent Fabius, président de la COP21, espère parvenir à un accord d'ici jeudi 10 décembre. REUTERS/Stephane Mahe
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C’est toujours au moment de régler l’addition que l’ambiance se détériore. Qui va payer et pour quoi faire ? Ces deux questions divisent encore profondément les négociateurs. En ce qui concerne les actions à mener pour atténuer les émissions de carbone, les fonds sont relativement aisés à mobiliser parce que le secteur privé a beaucoup à y gagner, les entreprises sont donc prêtes à prendre des risques pour investir dans des marchés prometteurs. Exemple: les énergéticiens qui se diversifient dans le renouvelable, ou l’industrie automobile qui cherche un relais de croissance dans le véhicule propre.

Les investisseurs traînent la patte

En revanche, l’adaptation au changement climatique suscite nettement moins d’enthousiasme. Il faut par exemple renforcer les côtes ou bien former les agriculteurs à produire malgré la sécheresse. Les entreprises ne sont pas pressées d’investir dans ces projets peu rentables à court terme. Seules celles qui sont victimes du réchauffement comme les installations touristiques dans les zones côtières, les ports ou les aéroports, ont de bonnes raisons de s’impliquer.

C’est pourquoi le grand chantier de l’adaptation passe par le financement public. Les pays concernés sont surtout des pays du sud, peu responsables des émissions de gaz à effet de serre mais faiblement dotés pour répondre à ce défi parce qu’ils sont encore au stade du développement. Ils veulent à la COP21 obtenir des engagements fermes des pollueurs historiques, les pays du nord. John Kerry, le secrétaire d'Etat américain, voudrait dépasser ce clivage nord-sud pour englober la Chine; c'est encore un pays émergent mais déjà le premier pollueur de la planète.

Fonds vert pour le climat

Pour financer l’atténuation et l’adaptation, il y a déjà le fonds vert pour le climat.C’est le principal instrument créé par les Nations unies il y a sept ans à Copenhague. A son actif, il y a en tout et pour tout huit projets pour le moment. Pour un montant total de 168 millions de dollars. Autant dire pas grand-chose, puisqu'en vitesse de croisière, c’est-à-dire en 2020, il doit mobiliser des fonds publics à hauteur de 100 milliards de dollars. On est donc très loin du compte. Il existe aussi un fonds d’adaptation entièrement consacré à cette tâche et uniquement dédié aux pays en développement.

Ce fonds est très apprécié par les pays receveurs qui peuvent gérer directement les projets éligibles. Le problème, c’est qu’il a de plus en plus de mal à se financer. Il survit grâce à la générosité de l'Allemagne et de la Suède, les premiers pays donateurs. Au départ, il était surtout alimenté par un prélèvement sur les marchés carbone. Il a levé ainsi jusqu'à 400 millions de dollars. Avec l’effondrement des cours des permis de polluer, il a perdu la moitié de ses ressources. Le prix du carbone décourage les émissions et permet de financer la transition et l'adaptation. Il a donc un rôle clé à jouer. Les entreprises le réclament de vive voix en marge de la COP21. Pour le moment, l'importance du prix du carbone est mentionnée dans le texte final, mais encore entre crochets.

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