Culture: le mystère de «L'Origine du monde» élucidé
C'était l'un des plus grands mystères de l'Histoire de l'art. Depuis plus de 150 ans, on se demandait à qui avait bien pu appartenir le sexe de femme peint par Gustave Courbet pour son tableau provocant baptisé L'Origine du monde, de 1866. Elle s'appelait Constance Quéniaux, une ancienne danseuse à l'Opéra, comme le révèle le chercheur Claude Schopp dans L'Origine du monde, vie du modèle, à paraître le 4 octobre.
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Incroyable, mais vrai : c'est le hasard qui a permis à Claude Schopp de résoudre cette énigme vieille de 152 ans. Grand spécialiste des Dumas père et fils, le chercheur épluchait le courrier d'Alexandre Dumas fils à George Sand quand une phrase l'a intrigué.
Dans une lettre de juin 1871, l'écrivain affirme que Gustave Courbet a peint « l'interview » de Mlle Quéniault. « Interview ? Ça ne voulait rien dire », explique le chercheur au cours d'un entretien avec un journaliste de l'AFP. Alors le chercheur se rend à Bibliothèque Nationale de France, pour vérifier la version manuscrite de cette lettre. Et là, il comprend qu'Alexandre Dumas a écrit « l'intérieur » : il déblatérait sur Courbet qui avait peint « l'intérieur » de Mlle Quéniaux, référence à ce célèbre nu, ce gros plan sur un sexe de femme.
On savait déjà que le tableau était une commande du diplomate turco-égyptien Halil Şerif Pasha – communément appelé Khalil Bey. Mais le nom du modèle a fait l'objet de toutes les spéculations.
Constance Quéniaux était l'une des maîtresses de Khalil Bey. Ancienne danseuse à l'Opéra. En 1866, elle avait 34 ans, ne dansait plus, et est ensuite devenue une « femme de bien » - comme on le disait à l'époque -, investie dans des actions philanthropiques. C'est peut-être ce qui explique que son nom ne soit pas apparu plus tôt.
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