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Inde

Pénurie d'eau en Inde: les habitants de la ville de Chennai assoiffés

En Inde, la pénurie qui frappe de nombreuses régions du pays après un mois de juin particulièrement chaud, est au cœur des débats. Le Premier ministre indien Narendra Modi a lancé un appel à la population dimanche pour trouver des solutions à cette crise. La ville de Chennai, à la pointe sud du pays, est la plus gravement touchée depuis plusieurs mois. Une grande partie de cette mégalopole de plus de 10 millions d’habitants continue de souffrir du manque d'eau.

Point de distribution d'eau à Chennai, le 28 juin 2019.
Point de distribution d'eau à Chennai, le 28 juin 2019. Reuters
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De notre correspondant en Inde,

 

Le manque d’eau est assez flagrant dans la ville de Chennai, surtout dans les quartiers les plus pauvres. À chaque point d’eau, ouvert à certaines heures précises de la journée, le matin et le soir, on aperçoit des dizaines d’habitants qui font la queue avec des seaux en plastique multicolores, pour faire le plein pour la journée. Certains habitants attendent souvent plusieurs heures, pour de l’eau potable, mais pas seulement. Les camions-citernes sont partout et approvisionnent les habitants directement dans la rue. Dans un quartier proche de l’aéroport, les habitants s’approvisionnent en eau principalement grâce à un puits commun.

Chaque foyer est limité à trois seaux par jour. Un système de loterie détermine l’ordre de passage et les derniers ne récoltent souvent que de l’eau boueuse ou d’une qualité inférieure. Les plus affectés doivent économiser l’eau précieusement, éviter de laver les vêtements, ou même de se laver eux-mêmes tous les jours. Beaucoup de femmes se sacrifient pour s’assurer que leurs maris, qui vont travailler, ou les enfants, qui vont à l’école, puissent avoir des habits propres.

Pour de nombreux habitants de la ville, les conséquences sont bien évidemment économiques avant tout. Les petits restaurants ont fermé temporairement, car ils n’ont pas les moyens de s’approvisionner en eaux. Pour ceux qui habitent en appartement, faire venir quasi quotidiennement les camions-citernes a aussi un coût élevé. Par ailleurs, ces camions-citernes s’approvisionnent en bordure de la ville, tirant sur les réserves destinées à l’agriculture, donc les agriculteurs subissent aussi directement les conséquences de cette pénurie.

L'amélioration de la situation ne se fera pas avant le mois d’octobre, lorsque la véritable mousson arrivera à Chennai, contrairement à la plupart du reste du pays où elle commence fin juin-début juillet. Si on s’attend à des précipitations sporadiques pendant l’été, la ville devra encore tirer un peu sur les réserves d’eau aux alentours, ce qu’elle fait par ailleurs déjà depuis des années. La seule conséquence positive est qu’il y a cette fois une réelle prise de conscience des habitants et des autorités, et c’est d’ailleurs le cas à l’échelle nationale.

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