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Philippines

Duterte «ne peut pas empêcher» Pékin de construire en mer de Chine méridionale

Le président philippin Rodrigo Duterte s'est dit dimanche 19 mars dans l'impossibilité d'empêcher la Chine de construire sur un récif proche des côtes philippines. Le récif Scarborough est situé dans les eaux âprement disputées de la mer de Chine méridionale.

Un bateau de pêcheurs philippins s'apprête à naviguer en direction du récif de Scarborough en juin 2016.
Un bateau de pêcheurs philippins s'apprête à naviguer en direction du récif de Scarborough en juin 2016. AFP
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« Nous ne pouvons empêcher la Chine de le faire », a déclaré Rodrigo Duterte à des journalistes qui l'interrogeaient sur la volonté attribuée à Pékin de construire sur Scarborough. « Que voulez-vous que je fasse ? Que je déclare la guerre à la Chine ? Je ne le peux pas. Nous perdrions demain notre armée et notre police et notre nation serait détruite », a-t-il dit lors d'une conférence de presse avant de partir en visite en Birmanie.

Le président philippin réagissait à des informations selon lesquelles le maire de la ville nouvelle de Sansha - tête de pont sur une île des Paracels, en mer de Chine méridionale - aurait affirmé que Pékin comptait bâtir une station environnementale sur le récif des Scarborough, dont la Chine a pris le contrôle en 2012.

Contrôle régional

Ce récif se trouve à 230 kilomètres de Luçon, l'île principale des Philippines, et des générations de pêcheurs philippins ont jeté leurs filets dans ses eaux poissonneuses. Scarborough est à 650 km de l'île de Hainan, la masse terrestre chinoise la plus proche.

Pékin a déjà créé de nombreux îles et îlots artificiels en mer de Chine méridionale, à grand renfort de travaux de remblaiement, et édifié des infrastructures militaires sur plusieurs d'entre eux. Si la Chine procède de la même façon sur Scarborough, jugent les analystes, elle aurait un contrôle militaire de facto sur cette région.

Virage diplomatique

Rodrigo Duterte a cependant ajouté qu'il dirait aux Chinois: « Permettez simplement que les eaux soient accessibles et n'interférez pas avec nos garde-côtes ». La diplomatie philippine a opéré sous Rodrigo Duterte un virage à 180 degrés sur le contentieux en mer de Chine méridionale.

Son prédécesseur Benigno Aquino avait fait de la défense de la souveraineté philippine sur les récifs disputés avec Pékin une question de fierté nationale. En juillet, la Cour permanente d'arbitrage de la Haye avait jugé illégales les revendications de Pékin qui considère comme territoire national la quasi-totalité de cette mer.

La Chine se fonde pour cela sur une délimitation en neuf pointillés apparue sur des cartes chinoises des années 1940, ligne jugée non valide par la CPA. Mais Rodrigo Duterte s'est détourné des Etats-Unis, allié traditionnel de l'archipel pour tendre la main à Pékin.

(avec AFP)

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