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Brésil

Affaire Petrobras: le Brésil suspendu à «la délation de la fin du monde»

Le Brésil attend sa «bombe politique». Dans le cadre de l’enquête sur le scandale de corruption Pétrobras, des membres du réseau de corruption, appartenant à la même entreprise, vont passer aux aveux. Et le monde politique brésilien craint des révélations très embarrassantes...

Des dizaines de parlementaires et personnalités politiques de premier plan seraient mises en causes par l'empire Odebrecht.
Des dizaines de parlementaires et personnalités politiques de premier plan seraient mises en causes par l'empire Odebrecht. Siège du groupe Odebrecht à São Paulo.
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Cette semaine au Brésil devrait avoir lieu la signature de la «délation récompensée» par 78 hauts dirigeants de Odebrecht, le géant du BTP au coeur du scandale de corruption Petrobras. En échange de leurs témoignages sur le système de détournement et de blanchement de fond, et de leur totale collaboration avec la justice, ils verront leurs peines réduites.

Leurs témoignages, pour l’instant confidentiels, font trembler le monde politique car la plupart des grands partis brésiliens, ceux au pouvoir également, auraient largement bénéficiés des sommes détournées. Certaines fuites dans la presse parlent de plus de 200 hommes et femmes politiques citées dans les déclaration des délateurs. L’enquête sur le scandale Petrobras a permis de prouver le vol de plus de deux milliards de dollars.

La classe politique brésilienne tremble

L’ensemble des partis politiques brésiliens semble concerné. Les informations révélées par les « délateurs » ont déjà été évaluées par les enquêteurs de la police fédérale. Mais très peu pour l’instant ont filtré dans la presse. On a appris qu’Odebrecht, le géant du BTP, avait créé un département dédié à la répartition des pots-de-vin qui a continué de fonctionner même après le début de l’enquête.

Le contenu de ces accords de délation génèrent donc une grande incertitude, et d’inquiétude, au sein du Parlement à Brasilia. Les témoignages très sensibles des hauts dirigeants de l’entreprise risquent de compromettre une bonne partie de la classe politique de l’ensemble du pays. Au point que la presse l’a surnommé « la délation de la fin du monde ».

Des sommes colossales en jeu

La signature, très attendue, de ces accords devait avoir lieu en fin de semaine dernière. Mais elle a été reportée, au dernier moment. Les sommes en jeu compliquent visiblement les négociation. Car le géant du BTP brésilien Odebrecht va également devoir payer une amende record, de plus de deux milliards de dollars. C’est le pacte qui a été conclu avec la justice brésilienne en réparation des dommages causé par le système de corruption, cautionné par l’entreprise. Deux milliards de dollars qui seront reversés au Brésil, aux Etats-Unis, et à la Suisse, trois pays affectés par le système de corruption. Mais la répartition de cette amende record n’est toujours négociée. On l’attend pour ce debut de semaine, en même temps que la signature des 78 accords de délations.

Temer en danger

La « bombe politique » qui fait trembler le Parlement brésilien est donc sur le point d’exploser et elle risque de mettre en danger le parti du président Michel Temer, déjà embarassé par plusieurs scandales. En fin de semaine dernière, il a été contraint d’accepter la démission d’un de ses ministres les plus proches, soupçonné de trafic d’influence, la sixième démission dans son gouvernement : une situation préoccupante, alors que la « délation de la fin du monde » risque de bouleverser le monde politique brésilien.

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