Le soutien du bout des lèvres de Ted Cruz à Donald Trump

Dans une campagne électorale américaine qui n’aura jamais manqué de surprises, Ted Cruz, ennemi juré de Donald Trump, a annoncé sur Facebook qu’après une longue et mûre réflexion, il avait décidé de voter en novembre pour le candidat républicain. Celui-ci s’est déclaré honoré par le soutien du sénateur texan qu’il a qualifié de « rival brillant ». Explication d’un revirement.

Ted Cruz et Donald Trump, alors adversaires, le 4 janvier 2016 dans l'Iowa. REUTERS/Mark Kauzlarich (L) and Brian Snyder

Avec notre correspondant à Washington, Jean-Louis Pourtet

« Après plusieurs mois de réflexion minutieuse, de prières et d'examen de conscience, j'ai décidé que le jour de l'élection [présidentielle du 8 novembre], je voterai pour le candidat républicain Donald Trump », a annoncé sur Facebook le sénateur texan.

Mais pourquoi diable Ted Cruz vient-il de se rallier à un homme qui a laissé entendre que sa femme était laide et que son père avait été complice dans l’assassinat de John Kennedy ? Explication de l’intéressé lui-même : sa crainte de voir Hillary Clinton élire des juges progressistes à la Cour suprême. Le colistier de Donald Trump, Mike Pence, l’a assuré que le magnat new-yorkais ne choisirait que des conservateurs

In my view, by any measure Hillary Clinton is manifestly unfit to be president. #TTF

— Ted Cruz (@tedcruz) 24 septembre 2016

Interviewé par un journal texan samedi, le sénateur qui avait invité ses partisans à voter « selon leur conscience » s’est dérobé à chaque fois que le journaliste lui demandait s’il pensait que Trump était qualifié pour la présidence.

S’il a annoncé qu’il allait voter pour lui, c’est aussi qu’il pense à 2020. Certains républicains fortunés lui ont reproché de ne pas avoir soutenu le candidat après son investiture à la convention.

En se ralliant, il espère obtenir leur aide financière s’il se présente dans quatre ans. Mais il a aussi perdu le soutien de ses partisans : son ancien directeur de la communication a tweeté : « C’est le deuil pour les conservateurs. Nous avons perdu notre chef. »