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Madagascar

Madagascar: un site pour inviter les citoyens à dénoncer les actes de corruption

Créé en 2014 par l'ONG Tolotsoa qui regroupe des étudiants malgaches qui œuvre dans l'implication des jeunes dans la société civile, le site internet Tsycoolkoly a enregistré plus de 800 rapports de dénonciation des actes de corruption. Ce site incite les citoyens à dénoncer tout acte de corruption. Après témoignage anonyme, les administrateurs du site récoltent les données et informent les médias et les différents acteurs de la lutte contre la corruption. Bien qu'il n'ait pas pour vocation à enquêter ou poursuivre, Tsycoolkoly constitue ainsi une base pour aider ces acteurs et les autorités.

Le site web Tsycoolkoly a enregistré plus de 800 rapports de dénonciation des actes de corruption.
Le site web Tsycoolkoly a enregistré plus de 800 rapports de dénonciation des actes de corruption. Capture d'écran
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Du bakchich pour obtenir un acte de naissance au détournement de fonds, à Madagascar, la corruption est visible à tous les niveaux et dans tous les secteurs. Le site internet « tsycoolkooly », littéralement « non à la corruption », informe les citoyens sur ce procédé si courant que de nombreuses personnes ne savent plus le reconnaître.

Les internautes peuvent également témoigner anonymement. Pour Nucia Randrianarison, responsable communication de l'ONG Tolotsoa, à l'initiative du projet, il est important de dénoncer ces mauvaises pratiques qui peuvent être dangereuses.

« Il y a des personnels médicaux qui n'acceptent pas de s'occuper des patients qui sont déjà dans des cas d'urgence, à moins que ces personnes-là donnent de l'argent, alors que ce sont des services publics. Donc la corruption fait en sorte que les gens ne puissent pas accéder aux services que l'Etat doit normalement offrir à tout un chacun. »

La justice, secteur le plus touché

Sur plus de 800 témoignages d'internautes, 500 personnes ont déclaré avoir payé un pot de vin. Le secteur où les dessous de table sont les plus élevés est celui de la justice, comme le confirme Laurent Charlin Zafinandro, juriste et coordonateur du conseil communal de la jeunesse à Moronda. « Si l'affaire est étouffée par le commissaire 100 000 ariary, mais au niveau de la justice en moyenne c'est 400 000 ariary. »

400 000 ariary, soit près de 115 euros pour être relaxé. La justice, c'est là où le bât blesse. A chaque grosse affaire de corruption révélée et portée devant les tribunaux, les principaux responsables, même pris en flagrant délit, ne sont jamais inquiétés.

Vendredi dernier, l’ONG Tolostoa a effectué un premier bilan et a évoqué les dernières nouveautés du site. Les internautes pourront désormais s'informer sur l'évolution de la lutte contre la corruption, notamment sur les promesses présidentielles mais aussi sur les réalisations du Bianco et du Samifin. Ils pourront également évaluer les programmes du gouvernement, du Bianco, du Samifin et de la justice.
 

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