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France / Nigeria

Buhari à Paris: Hollande propose une autre réunion contre Boko Haram

Le président nigérian, Muhammadu Buhari, est à Paris depuis ce lundi 14 septembre avec une délégation composée essentiellement d'hommes d'affaires. Le but de cette visite officielle est notamment de faire le point sur la lutte contre l'organisation Etat islamique en Afrique de l'ouest (ex-Boko Haram). Aucune annonce n'a été faite. Mais le président français se propose d'organiser une nouvelle réunion pour coordonner les efforts de lutte contre ce mouvement jihadiste.

Le président français François Hollande a reçu au palais de l'Elysée son homologue nigérian Muhammadu Buhari, lundi 14 septembre.
Le président français François Hollande a reçu au palais de l'Elysée son homologue nigérian Muhammadu Buhari, lundi 14 septembre. AFP PHOTO / DOMINIQUE FAGET
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Pour parler de Boko Haram, les deux chefs d'Etat ont des mots fermes. François Hollande réaffirme sa solidarité avec le Nigeria. En mai 2014, Paris avait organisé un sommet pour mieux coordonner les efforts des pays francophones, voisins du Nigeria, pour lutter contre le groupe jihadiste qui a fait allégeance à l'organisation Etat islamique.

Suite à cette réunion, Paris a ouvert un centre de renseignement à Abuja, qui fournit des informations de terrain aux forces armées nigérianes, tchadiennes, camerounaises et nigériennes. Aujourd'hui, la France souhaite organiser une autre réunion de ce type. « Nous proposons d'avoir encore une réunion dans ce cadre-là, pour que nous puissions renforcer encore notre appui et échanger encore davantage d'informations de renseignement et de moyens pour lutter contre Boko Haram », a déclaré François Hollande.

Sur cette lancée, Muhammadu Buhari encourage ses partenaires à respecter leurs engagements. « La commission du bassin du lac Tchad a demandé à chaque pays participant à la lutte contre Boko Haram, de fournir des soldats et de l'équipement, a rappelé le dirigeant nigérian. Et dernièrement, au G7, on nous a promis plus d'échange de renseignements, de livraison d'équipement et de formation ».

Manque de moyens

Pendant ce temps sur le terrain, les militaires continuent de ratisser les villes et villages d'où les jihadistes de Boko Haram ont été délogés. La principale difficulté, c'est la présence de mines, mais aussi le manque de moyens humains et logistiques. « Gambaru fait maintenant partie de la Force multinationale mixte, explique le général Iliya Abbah, qui dirigeait la Force d'intervention conjointe multinationale, au moment de la reprise de Gambaru. Les Tchadiens étaient ici auparavant. Mais la ville a été abandonnée. Cela a été très difficile de récupérer ce site des mains de Boko Haram. L'armée nigériane a déployé beaucoup de moyens pour cela. »

Le principal problème dans la lutte conjointe contre l'organisation terroriste, « c'est de s'assurer du suivi de l'engagement de chacun des Etats impliqué dans la force multinationale, souligne le général. Nous devrions mobiliser jusqu'à 7 700 hommes. Mais il y a déjà des manquements: il nous faudra plus de moyens humains. Je vais formuler une demande pour qu'on puisse avoir plus de soldats au sein de cette force régionale. Nous avons des besoins logistiques et de formation pour nos militaires. Et par-dessus tout, il y a la question de la recherche de financement pour nous procurer du matériel. Plusieurs pays ont fait des promesses de financement. J'espère qu'elles seront effectivement lorsque nous commencerons nos opérations ».

Les entreprises françaises déroulent le tapis rouge

L'autre thème majeur abordé par le président nigérian et son homologue français au cours de cette première rencontre, c'est le volet économique. L'Agence française de développement - opérateur public - accompagne notamment l'essor des PME (petites et moyennes entreprises) et le développement du secteur agricole, mais le Nigeria intéresse aussi le secteur privé français.

A l'image des représentants de l'Etat, le patronat français déroule ce mardi 15 septembre le tapis rouge au président Muhammadu Buhari, à l'occasion d'un forum économique France-Nigeria. La première économie africaine est aussi le premier partenaire commercial africain de la France. La valeur des échanges entre les deux pays était de 5,62 milliards d'euros l'année dernière, avec une balance commerciale excédentaire pour le Nigéria, qui a importé de France pour 1,51 milliard d'euros et exporté vers la France pour 4,110 milliards d'euros. Mais ces exportations étaient constituées à plus de 97% d'hydrocarbures.

Le pays le plus peuplé d'Afrique avec près de 180 millions d'habitants attire aussi les opérateurs privés de droit français. Outre la présence historique du groupe pétrolier Total et celle du cimentier Lafarge, de nouvelles grandes entreprises françaises envisagent de s'implanter au Nigeria, comme le groupe de distribution Carrefour et le constructeur automobile Peugeot. Ces dossiers devraient même être évoqués à l'occasion du séjour de Muhammadu Buhari à Paris.

Aide économique

Avec plus d'1,5 million de réfugiés, des villages détruits, des infrastructures à réhabiliter, le Nigeria cherche également des solutions économiques à cette crise. Lors de cette visite, l'Agence française de développement a promis de débloquer 130 millions d'euros pour soutenir la Banque nigériane de développement, une institution qui a notamment des projets d'infrastructures et agricoles en direction du nord est du pays.

Nous allons signer un certain nombre d'accords, notamment pour l'agriculture, qui est la grande priorité du président Buhari.

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Le président français, François Hollande

Bineta Diagne

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