Accéder au contenu principal

Gaza: «Certains sont morts sous nos yeux, parfois car il ne manquait qu'un simple outil médical»

Depuis plusieurs jours, les combats qui opposent l'armée israélienne au Hamas dans l'enclave palestinienne se cristallisent autour des complexes hospitaliers. Notamment ceux des villes de Gaza et de Khan Younès. Il faut dire que l'intensité des affrontements n'a pas baissé, malgré le vote, lundi, d'une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU appelant à un « cessez-le-feu immédiat ». Et l'état du système de santé de Gaza est aujourd'hui proche du néant. Dans le nord de l'enclave, RFI a pu joindre par téléphone un médecin. Il raconte comment, même pour soigner des patients, il ne lui reste que le système D.

Un homme sous intraveineuse, soutenu par un autre homme, devant un hôpital de la ville de Gaza, ce mercredi 27 mars 2024.
Un homme sous intraveineuse, soutenu par un autre homme, devant un hôpital de la ville de Gaza, ce mercredi 27 mars 2024. AFP - -
Publicité

Témoignage à Gaza recueilli par notre correspondante à Ramallah, Alice Froussard

Avant la guerre, cette petite salle était un laboratoire de chimie dans une école de la ville de Gaza. Mais faute d'hôpitaux, faute de bâtiments encore debout, elle est devenue un centre médical de fortune, l'un des seuls qui traitent encore les personnes restées dans le nord de la bande de Gaza.

C'est ce qu'explique l'un de ses docteurs, Mahmoud al-Shurafa : « Tous les jours, la situation est de pire en pire. C'est vraiment très difficile en tant que médecin de dire à des patients qui arrivent gravement blessés qu'on n'a plus de quoi les soigner, qu'il manque de quoi désinfecter, recoudre, et tout ça, car nous manquons de matériel médical. »

Il le précise : avec les tirs à proximité et les bombardements, les transferts de patients vers de réels hôpitaux sont quasiment impossibles. « Certains sont morts sous nos yeux, confie Mahmoud al-Shurafa. Et parfois, c'était car il ne manquait qu'un simple outil médical pour les sauver. »

Ça nous laisse une boule à la gorge en permanence. Je me rappelle, le pire, c'était ce vieil homme : il est arrivé avec des éclats d'explosion dans le cou. Son état nécessitait une opération urgente dans un hôpital. Nous savions que nous ne pouvions pas l'aider dans ce local. Nous avons pris une voiture, mais c'était déjà trop tard. Il s'est vidé de son sang, et il est mort dans nos bras.

Alors, avec des médicaments inexistants – les anti-douleurs, les anesthésiants –, des maladies qui se propagent et un manque de moyens criant, le Dr Mahmoud al-Shurafa dit faire, avec ses équipes, « ce qu'il peut ». Et d'ajouter que jamais il n'aurait imaginé travailler un jour dans de telles conditions.

À relireRésolution de l’ONU pour un cessez-le-feu à Gaza: colère d’Israël, espoir et prudence chez les Palestiniens

NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail

Suivez toute l'actualité internationale en téléchargeant l'application RFI

Partager :
Page non trouvée

Le contenu auquel vous tentez d'accéder n'existe pas ou n'est plus disponible.