Accéder au contenu principal
Technologies

Technologie: une voix synthétique extorque de l'argent à une entreprise

Les avancées des programmes d’intelligence artificielle permettent dorénavant de créer des voix de synthèse imitant à la perfection de véritables personnes. Avec une facilité déconcertante, des pirates informatiques ont mis en pratique ces nouvelles technologies de falsification de la voix pour arnaquer des entreprises.

Illustration d'un piratage informatique.
Illustration d'un piratage informatique. Thomas Trutschel/Photothek via Getty Images
Publicité

Si vous avez aimé le phénomène des infox, pratique détestable consistant à inonder les réseaux sociaux de fausses nouvelles, vous allez adorer les « deepfakes ». Le terme, ainsi dénommé par les anglophones, est la contraction « deep learning » ou apprentissage profond qu’offrent maintenant les programmes issus des technologies d’intelligence artificielle et de « fake » signifiant que les séquences audio et vidéo générés par ces systèmes sont des faux. La mise au point de ces logiciels qui fonctionnent principalement en réseaux ont donné naissance à de nombreux gadgets et applications sur smartphones. Une ribambelle d’appareils intégrant des IA spécialisées dans la reconnaissance faciale ou la vérification des empreintes digitales permettent par exemple, d’activer son mobile. L’analyse de la voix n’est pas en reste, comme le prouve les nombreux assistants personnels à interface vocale que développent actuellement les géants du web et du commerce en ligne.

Même l’accent allemand y est…

Ces programmes excellents dans la reconnaissance vocale et l’imitation des voix humaines font aujourd’hui le bonheur des pirates informatiques. Comme le démontre cette « arnaque au président » d’un nouveau genre dont a été victime la filiale au Royaume-Uni d’une entreprise allemande du secteur de l’énergie. Les attaquants ont utilisé la voix synthétisée du dirigeant du groupe afin de gruger les employés de la société. Les pirates ont procédé en deux temps, le patron factice ordonne par téléphone à un haut cadre de l’entreprise de virer en urgence des fonds sur le compte d’un sous-traitant hongrois. La victime de la supercherie au bout du fil reconnaît la voix de son patron. Tout y est !  Ses intonations, le timbre de sa voix ainsi que son accent allemand. Un courriel contenant les informations nécessaires pour effectuer le virement confirme ensuite cette demande verbale. L’ordre écrit provient bien de la véritable adresse web du grand patron, sauf que sa boite électronique avait été préalablement piratée. Environ 220 000 euros ont été ainsi déposés sur un compte externe entièrement géré par les attaquants.

Ce genre d’arnaque reste pour l’instant assez marginal, mais le phénomène prend de l’ampleur selon le spécialiste de la sécurité informatique Symantec. Le « deepfake » audio est plus facile à mettre en œuvre qu'une vidéo qui semble vraisemblable et les arnaques effectuées par des voix de synthèse bidon sont largement sous-estimées par les entreprises, estiment les experts en cybersécurité. Ils ont identifié trois autres affaires similaires dans lesquelles des voix de dirigeants ont été imitées. L’une de ces sociétés aurait perdu ainsi des millions de dollars sur un simple coup fil de son patron virtuel.

NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail

Suivez toute l'actualité internationale en téléchargeant l'application RFI

Partager :
Page non trouvée

Le contenu auquel vous tentez d'accéder n'existe pas ou n'est plus disponible.