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Nouvelle-Zélande

Tueries de Christchurch en direct sur Facebook, la viralité et ses ratés

Facebook a expliqué avoir retiré 1,5 million de vidéos du massacre de Christchurch de sa plate-forme. Selon les autorités néo-zélandaises, le tireur aurait planifié et mis en scène son attaque afin qu’elle devienne virale sur les réseaux sociaux. A l’aide d'une caméra GoPro fixée sur son torse et reliée à son smartphone, le tireur a diffusé « en direct » pendant dix-sept minutes les deux tueries.

Le massacre de Christchurch a été filmé à l’aide d'une caméra GoPro fixée sur le torse du tireur.
Le massacre de Christchurch a été filmé à l’aide d'une caméra GoPro fixée sur le torse du tireur. Reuters
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Le terroriste de Christchurch, en Nouvelle-Zélande, était équipé d'une petite caméra GoPro fixée sur son torse. Le dispositif était relié à son smartphone et lui a permis de retransmettre « en direct » sur Facebook Live pendant dix-sept minutes les meurtres d’une cinquantaine de fidèles rassemblés dans deux mosquées de la ville néo-zélandaise. Une tuerie minutieusement préparée et annoncée quelques minutes avant son exécution sur le forum en ligne 8chan qui promet une liberté d’expression totale et l’anonymat complet à ses abonnés.

Ce réseau est fréquenté depuis des années par de nombreux internautes suprémacistes adeptes de la théorie du « grand remplacement ». « Je vais mener une attaque contre les envahisseurs, et je vais même la diffuser en direct sur Facebook. Vous avez le lien ci-dessous, et au moment où vous lirez ceci, le live devrait commencer », dévoile le sinistre message du tueur ou de ses complices. La missive a, depuis, disparu du forum, ainsi que le « manifeste » de 74 pages l’accompagnant, qui exposait ses « motivations ».

Facebook dépassé par le phénomène

Le direct a duré dix-sept minutes sans que Facebook ne réagisse et ne coupe la retransmission. Les dispositifs de modération des réseaux sociaux et de Facebook Live en particulier, qui utilisent des programmes informatiques automatiques de reconnaissance visuelle, sont sur la sellette. C’est la police néo-zélandaise qui a alerté Facebook pour qu’il supprime la vidéo diffusée en direct. Mais trop tard ! Recopiée, republiée, partagée en intégralité ou par petits extraits, la séquence macabre s’est rapidement propagée sur YouTube, Twitter, Instagram et WhatsApp. Des réseaux sociaux qui peinent maintenant à expurger de leur plate-forme toutes ces publications.

Les autorités néo-zélandaises attendent des réponses

Dans les 24 heures qui ont suivi la tuerie, Facebook en a déjà retiré 1,5 million de vidéos et bloqué celles qui étaient en cours de téléchargement. Les messages de « louange ou de soutien » à la fusillade seront effacés, indique Facebook. Le problème est le même pour Google avec YouTube ou encore Twitter. La Première ministre de la Nouvelle-Zélande, Jacinda Ardern, estime cependant qu’il demeurait « des questions nécessitant des réponses » de la part des géants du web concernant leurs systèmes de modération déficients. Relayer des contenus de haine en ligne en France est, par exemple, puni de cinq ans d’emprisonnement et de 75 000 euros d’amende.

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