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Objets connectés

Comment se protéger des jouets connectés?

Reconnaissance vocale, géolocalisation, stockage des données, connexion à internet… Les poupées et autres peluches nouvelle génération ressemblent plus à des ordinateurs qu’à de simples jouets. Et pourtant, cette année, sous le sapin, c’était eux que les enfants attendaient. Alors, innovations géniales ou cadeaux empoisonnés, que faut-il penser de ces nouveaux jouets connectés ?

Début décembre 2017, la Cnil a mis en demeure le fabricant hongkongais de la poupée interactive «Mon amie Cayla».
Début décembre 2017, la Cnil a mis en demeure le fabricant hongkongais de la poupée interactive «Mon amie Cayla». AFP/Leon Neal
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Par Claire Leys

Les monologues avec Barbie, c’est fini. Maintenant, les poupées et autres robots dialoguent avec les enfants. Mais derrière ces prouesses technologiques, difficile de savoir ce que cherchent les fabricants de jouets connectés.

« Là où on peut parfois se poser des questions, c’est sur ce qui est fait des données qu’on transmet aux jouets, alerte Jean-Louis Frechin, designer spécialisé dans les objets connectés. Sur des marques dont on ne connait pas très bien la provenance, il peut y avoir des dérives. Le monde des jouets est un monde où le marketing est très puissant donc on a toujours tendance à vouloir en savoir plus sur les clients. Quand un enfant parle à une poupée, ce qu’il lui dit est explicite. Comme cette enfant lui a dit qu’elle voulait des habits rouges, on lui propose des habits rouges. »

Risque de profilage

Au-delà de l’enregistrement des informations données par l’enfant, Solange Ghernaouti, professeure à l’Université de Lausanne et experte en cybersécurité, met en garde sur un potentiel espionnage constant de la maison : « L’un des risques est celui du profilage, explique-t-elle. Ces équipements vont permettre d’apprendre comment fonctionne un enfant, quelles sont ses envies. Le problème, c’est que généralement ça ne se limite pas à une action ponctuelle de l’utilisateur avec un objet connecté. Ces équipements fonctionnent en permanence. Les données peuvent être enregistrées même lorsque l’enfant ne parle pas au jouet. C’est une captation de tout l’environnement sonore et visuel à l’insu de l’utilisateur. »

Désocialisation familiale

Maintenant, plus besoin des petits copains pour jouer aux Playmobil ou au Monopoly, les enfants sont incités à s’amuser seuls. Pour Eudes Ménager, médecin à la fondation Rothschild et président du Club médical numérique francophone, trop de temps passé avec des jouets connectés, c’est le risque pour les enfants de se déconnecter, justement. « On a tendance à s’isoler et à moins communiquer avec son entourage immédiat et à être davantage dans le virtuel, constate-t-il. Le problème n’est pas l’utilisation de l’objet en soi, mais à l’absence de diversification d’activités. Il y a un risque de désocialisation familiale. »

Poupées intelligentes, robots, l’essentiel est donc de garder le contrôle et de diversifier les jeux dit le médecin et pour cela rien de tel qu’une balade à vélo ou d’une partie de foot.

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