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Tour des réseaux

Kakao Bank: quand une messagerie en ligne devient une banque...

Dans les prochaines semaines, les deux premières banques coréennes 100% en ligne devraient ouvrir. L’une d’entre elles, appelée Kakao Bank, est fondée par Kakao, entreprise qui possède la première messagerie mobile du pays. Kakao dispose d’une quantité phénoménale de données sur ses utilisateurs… et entend bien utiliser ce « big data » pour révolutionner les services bancaires.

Dans une rue de Séoul.
Dans une rue de Séoul. wikipédia
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De notre correspondant à Séoul

Kakao est un géant de l’internet mobile en Corée du Sud : sa messagerie Kakao Talk compte 40 millions d’utilisateurs (sur 50 millions d’habitants !). Kakao c’est aussi des services de paiement, du shopping en ligne, et même « l’Uber coréen », un service d’appel de taxis via son smartphone.

Kakao Taxi, le Uber à la Coréenne qui cartonne

Kakao Bank sera une banque où toutes les transactions, les procédures administratives, les communications entre clients et employés, se feront intégralement via internet… ce qui permet de réduire les coûts : nombre de salariés réduit, et aucune succursale en dur.

Mais surtout, l’entreprise a annoncé qu’elle utilisera les données monumentales qu’elle possède sur ses utilisateurs pour proposer des services innovants. Par exemple, pour évaluer la solvabilité financière des clients qui demanderont des prêts.

Accès aux données privées

Comment de tels services fonctionneront ? La banque donne l’exemple d’un chauffeur de taxi qui demande un emprunt : il se verra évalué en fonction de son usage de Kakao Taxi et des commentaires laissés par ses clients… mais aussi en fonction de ses achats effectués sur les sites de commerce en ligne du groupe et de ses partenaires.

L’idée de recourir au « big data » est de fournir des prêts à des auto-entrepreneurs et à des micro-entreprises, à des taux plus compétitifs que les banques traditionnelles. Ce dont se félicite d’ailleurs un représentant de la Banque de développement asiatique.

Le problème, c’est qu’on peut imaginer, dans un futur orwellien, une telle banque recourir aux autres informations privées dont elle dispose, comme les amis de ses clients, les contenus qu’ils mettent en ligne, etc. Dans la Chine voisine, une filiale financière du géant du « e-shopping » Alibaba a d’ailleurs mis en place un projet pilote qui vise à attribuer une « note sociale » à ses clients, en fonction de leur comportement en ligne et hors ligne.

Des emplois supprimés par milliers

L’arrivée de services connectés et de l’intelligence artificielle va donc bouleverser le secteur bancaire. En Corée, de grandes banques ont déjà annoncé le lancement de services de « chatbots », des automates capables de converser avec les clients. Elles offrent de plus en plus de services mobiles et mettent aussi au point des robots-conseillers financiers.

Ce qui a déjà des conséquences concrètes : 400 succursales ont disparu en quatre ans, et 3 000 employés du secteur bancaire ont accepté des départs volontaires. Kakao Bank, qui attend le feu vert final des autorités financières pour offrir ses services, ne compte d’ailleurs que 210 employés.

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