Accéder au contenu principal
Cyber-guerre

La cyber-guerre entre hackers pro-palestiniens et pro-israéliens

Le conflit israélo-palestinien s'étend aussi sur Internet. Depuis l'offensive militaire lancée par Israël, des hackers pro-palestiniens et pro-israéliens s’affrontent et multiplient les cyber-attaques, bien loin de la bande de Gaza.

Depuis deux semaines, les Anonymous multiplient les cyber-attaques contre les sites israéliens © Capture d'écran / Twitter
Depuis deux semaines, les Anonymous multiplient les cyber-attaques contre les sites israéliens © Capture d'écran / Twitter
Publicité

« Ce vendredi sera un jour où Israël sentira la peur vibrer à travers ses serveurs et ses maisons. Ce sera un jour de solidarité et de résistance ». Dans sa voix rauque et électronique habituelle, le message des « hacktivistes » d'Anonymous est clair : vendredi 25 juillet, une nouvelle série de cyber-attaques sera menée contre les sites Internet israéliens pour protester contre l’opération militaire menée par les autorités dans la bande de Gaza.

Depuis le 7 juillet, le groupe appelle les membres du collectif et l’élite des hackers à rejoindre leur « croisade » et à partir en « guerre » encore une fois contre Israël. Sous le nom de code #OpSaveGaza, une faction de hackers, AnonGhost, avait lancé un message similaire sur Youtube quatre jours plus tôt : « Ceci est un appel urgent à tous les hackers, organisations de défense des droits de l’homme, activistes à travers le monde : ce soir, unissons-nous pour commencer une campagne contre Israël, pour montrer ce qui se passe réellement [..] Rejoignez le cyber-intifada le 11 juillet. Opération Save Gaza engagée ».

Plus de 1000 sites israéliens piratés

Les hackers d'Anonymous et d'AnonGhost ont mené des attaques coordonées les 11 et 17 juillet et ont revendiqué le piratage de plus de 1 000 sites israéliens parmi lesquels ceux de dix ministères (Justice, Éducation, etc.), d'entreprises spécialisées dans la cyber-défense mais aussi celui de la police de Tel-Aviv. Le groupe AnonGhost a par ailleurs publié, lundi 21 juillet, une liste de 170 mails et mots de passe, correspondant, selon eux, à des identifiants d’accès aux sites officiels du gouvernement israélien mais dont les autorités israéliennes n'ont pas confirmé, pour l'heure, l'authenticité. Au total, ce sont près de 5 000 données personnelles de citoyens israéliens qui ont été révélées par les hackers au fil de leurs attaques.

Parallèlement aux structures officielles, les hackers ont également pris pour cibles les plateformes de petites entreprises, bars, commerçants ou fleuristes. D'après le site International Business Times, l'ensemble des sites affichaient pendant plusieurs jours des textes, photos et sons pro-palestiniens, en anglais ou en turc, appelant Israël à cesser son offensive militaire et à libérer la Palestine. En guise de protestation, les piratages organisés par les Anonymous ont, pour l'heure, une portée symbolique. Dans la majorité des cas, les hackers lancent des attaques par déni de services (attaques par DoS, denial of service attack) consistant à rendre un site inopérationnel en inondant le réseau.

#OpIsraelRetaliate : la riposte israélienne

Face à ces attaques, la riposte israélienne est efficace. Selon le site Mashable, le groupe de hackers israéliens Israeli Elite Force (IEF), créé le 7 avril dernier pour contrer l’#OpIsrael des Anonymous, a recruté de nombreux hackers volontaires lors de l'offensive terrestre de l’armée israélienne dans la bande de Gaza. Le mouvement a lancé une opération #OpIsraelRetaliate (Opération Israël Riposte) et a mené des attaques, simultanément à celles des Anonymous et de AnonGhost, contre de nombreux sites comme celui du ministère palestinien de la santé.

Si ces actions n'ont que peu d’impact sur le conflit israélo-palestinien, un véritable rapport de force s'est instauré entre ces groupes de hackers militants, chacun cherchant à rassembler toujours plus. Sur ses comptes Facebook et Twitter, l’Israeli Elite Force apporte régulièrement son soutien aux forces militaires israéliennes. De même, les Anonymous dénoncent ouvertement « les violations du droit international et les crimes contre l’humanité » d’Israël à l’encontre des Palestiniens, mais se défendent toutefois d’antisémitisme.

Ce ne sont pas des attaques contre les juifs ou la religion juive. De nombreux juifs à travers le monde soutiennent la Palestine. C’est une attaque contre les sionnistes, leur idéologie corrompue et leurs tueries systématiques.

Anonymous sur Youtube

Des attaques plus symboliques que dangereuses

Cible fréquente des hackers, l’Etat hébreu subit dix fois plus de cyber-attaques que d’ordinaire depuis le début de l’opération « Bordure protectrice », selon Isaac Ben-Israel, président de l’atelier pour la science, la technologie et la sécurité de l’université de Tel Aviv. Toutefois, Israël reste l’un des pays les plus préparés en terme de cyber-défense. En décembre 2012, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu déclarait déjà qu’Israël faisait partie « des cyberforces dominantes dans le monde ».

Cette même année, le budget alloué à la cyber-défense avait d'ailleurs été augmenté de 50 %. Dans un rapport réalisé en 2012 par le think tank Security & Defence Agenda, Isaac Ben-Israel déclarait que les attaques d’Anonymous n’étaient pas les plus dangereuses, le véritable danger résidant dans les tentatives d'infiltration des hackers dans les systèmes informatiques contrôlant les infrastuctures israéliennes.

NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail

Suivez toute l'actualité internationale en téléchargeant l'application RFI

Partager :
Page non trouvée

Le contenu auquel vous tentez d'accéder n'existe pas ou n'est plus disponible.