Boko Haram
Depuis 2009, le groupe Jamā‘at ahl al-sunna li’l-da‘wa wa’l-jihād, plus connu sous le nom de « Boko Haram » sème la terreur sur le pourtour du bassin du Lac Tchad. Ce groupe armé, qui signifie « l'éducation occidentale est un pêché », est responsable de nombreux attentats kamikazes et d'enlèvements massifs de populations. Les affrontements meurtriers avec les forces de sécurité se sont multipliés ces dernières années. Ce qui n'était au mitan des années 2000 qu'une secte d'étudiants se réclamant des talibans afghans et soucieuse de voir une charia totale appliquée, s'est muée en un groupe jihadiste meurtrier. Après l'apogée des violences, marquée par l'enlèvement ultra médiatisé des 276 lycéennes de Chibok, en 2014, le groupe djihadiste s'est considérablement affaibli. En raison notamment du réveil de la communauté internationale et de la réponse militaire de la Force multinationale mixte. En août 2016, le groupe Etat Islamique reconnait Abu Musab al-Barnawi, qui prend la tête d'une faction du groupe. Boko Haram devient l'Iswap, l'État islamique en Afrique de l'Ouest. Affaibli par ses divisions internes, Boko Haram a opéré une évolution stratégique significative ces dernières années. Si le groupe jihadiste contrôle aujourd'hui moins de terrain qu'en 2014, il a réussi à se réinventer pour frapper plus fort à partir de 2016. Aux exactions à grande échelle contre les civils menées par les hommes d'Abubacar Shekau, se substitue une stratégie plus subtile de l'Iswap, qui s'attaque principalement à des cibles gouvernementales et militaires.