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Arts martiaux mixtes

MMA: le «cauchemar nigérian» Kamaru Usman s’attaque au titre mondial

Kamaru Usman affronte l’Américain Tyron Woodley, le 2 mars 2019 à Las Vegas, pour la ceinture des poids welters de l’Ultimate fighting championship (UFC). Celui qu’on surnomme le « cauchemar nigérian » est un des Africains les plus en vue de l’UFC, la plus prestigieuse ligue d’arts martiaux mixtes (MMA).

Le Nigérian Kamaru Usman.
Le Nigérian Kamaru Usman. Chris Unger/Zuffa LLC/Zuffa LLC via Getty Images
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Kamaru Usman s’apprête à disputer un combat pour être champion du monde d’arts martiaux mixtes (MMA). Le natif d’Auchi (Sud-Est du Nigeria) va en effet affronter le tenant du titre chez les poids welters (moins de 77 kilos), Tyron Woodley, le 2 mars 2019 à Las Vegas, lors de l’UFC 235. Il en a gagné le droit notamment en battant le Brésilien Rafael dos Anjos en novembre 2018.

Malgré ses 14 victoires en 15 matches de MMA, c’est toutefois un sacré défi qui attend le Nigérian naturalisé américain. Car, Woodley a défendu sa ceinture de roi de l’Ultimate fighting championship (UFC) à quatre reprises. A 36 ans, celui qu’on surnomme « T-Wood » est, de fait, un sacré client. Son bilan dans la discipline est de 19 victoires, 3 défaites et 1 nul.

« La tâche de Kamaru Usman s'annonce très difficile »

« Sur le papier, la tâche de Kamaru Usman apparait très difficile. Tyron Woodley a une légère avance, estime notamment le réputé entraîneur Fernand Lopez, qui s’occupe notamment de la superstar camerounaise du MMA, Francis Ngannou. Le point fort de Kamaru Usman, c’est la lutte. C’est un mec qui exerce une grosse pression sur son adversaire, qui va finir par le fatiguer et par lui infliger un ‘ground and pound’ [1]. Il est aussi connu pour son évolution en boxe. Cependant, Tyron Woodley a beaucoup plus d’avance sur lui en termes de puissance pour mettre KO en un seul coup ».

Même dans un affrontement au sol, Fernand Lopez ne voit pas forcément le challenger s’imposer. « Kamaru Usman a un style de lutte offensif, explique le coach. Tyron Woodley a une lutte défensive extrêmement efficace et puissante. En général, celui qui a une lutte défensive gagne parce qu’il est prudent, parce qu’il ne prend aucun risque et parce qu’à la fin il réussit à renverser la vapeur ».

Kamaru Usman connaît évidemment les données du problème. Mais il ne va pas changer ce style du jour au lendemain, forgé sur les tapis de lutte libre. Celui-ci a fait son succès en MMA, à défaut d’assurer sa popularité. Car, niveau notoriété, l’ex-lutteur paraît en retrait par rapport aux deux nouvelles icônes africaines de l’UFC, Ngannou et un autre Nigérian, Israel Adesanya. « Il est beaucoup moins flashy, confirme Fernand Lopez. Cependant, il reste un des meilleurs représentants africains parce qu’il est constant. Il a commencé à l’UFC il y a peu de temps. Il évolue pourtant dans une catégorie de poids très compétitive. Mais, malgré ça, le voilà qui combat pour la ceinture mondiale ».

« C’est un gentil garçon »

A 31 ans, Kamaru Usman touche donc au but, lui qui est pourtant né dans un milieu très modeste, avant d’émigrer en Amérique à l’âge de cinq ans. « Aux Etats-Unis, lorsque les gens disent ‘je suis pauvre’, j’ai envie de leur répondre ‘vous ne savez pas ce qu’est la pauvreté’, expliquait-il dans une vidéo. La pauvreté dans des pays comme le Nigeria, c’est être dans un village, sans espoir. Si vous voulez de la nourriture, il faut la planter dans le sol et attendre des mois qu’elle pousse pour pouvoir la moissonner. Il n'y a plus d'électricité pendant plusieurs semaines. Comment faites-vous pour cuisiner ou pour accomplir d’autres tâches ? Vous ne savez pas comment vous ferez pour manger le jour suivant, les semaines suivantes. L’eau propre est un luxe. Enfant, je devais marcher des kilomètres pour récupérer de l’eau puis pour la ramener en la portant sur ma tête. […] C’est ça la pauvreté. Et c’est ce qui m’a préparé ».

Malgré cet esprit combattif et cette hargne, Kamaru Usman n’en garde pas moins, une grande humanité, à en croire Fernard Lopez. « C’est vraiment un gars bien, assure-t-il. C’est un gentil garçon. Son surnom, le ‘cauchemar nigérian’ [« Nigerian Nightmare », Ndlr], ne correspond pas à sa personne. C’est un ami. Je le trouve très avenant. Il est toujours dans l’humour. Ça n’a rien à voir avec ce qu’il réalise dans la cage. Maintenant, si je devais employer un mot pour qualifier son style de combat, ce serait ‘relentless ». Implacable, comme l’attitude qu’il compte bien adopter le 2 mars face à Tyron Woodley.

[1] Frapper l'adversaire avec ses poings alors que celui-ci se trouve au sol, immobilisé.

Le dernier combat de Kamaru Usman, face à Rafael dos Anjos, en libre accès.

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