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Asmaa Niang, référence du judo marocain et africain

Pompier de Paris pendant dix ans, Asmaa Niang est aujourd’hui la plus grande judokate de l’histoire du Maroc. Avec ses quatre titres continentaux, elle trône sur la catégorie des moins de 70 kilos et ne pense qu’aux Jeux olympiques de Tokyo, en 2020.

La Marocaine Asmaa Niang.
La Marocaine Asmaa Niang. IJF media
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A 36 ans, Asmaa Niang ne compte pas s’arrêter en plein vol. La judokate marocaine, née d’un père sénégalais et arrivée en France à 12 ans, est triple championne d’Afrique en titre dans la catégorie des moins de 70 kilos, et enchaine les compétitions internationales, comme ce dimanche 10 février 2019 à Paris.

La native de Casablanca, le drapeau du Maroc sur le kimono, est bien au rendez-vous du Roland-Garros du judo : le Paris Grand Slam. Après une journée passée sur les tatamis, elle termine cinquième au terme d’un combat pour la troisième place perdu contre la Portugaise Barbara Timo. « J’ai tout donné. Je suis triste mais je vais garder le cap vers la compétition qui me tient le plus à cœur : les Jeux olympiques de Tokyo, en 2020 », lance d’entrée l'athlète du Judo Club Pontault-Combault près de Paris. « J’ai une âme de guerrière et j’espère qu’à Tokyo, je remporterai la première médaille olympique du judo marocain », clame la 9e mondial de sa catégorie.

C’est qu’Asmaa Niang est prête à tout pour servir son « rêve olympique ». En 2014, à 31 ans, elle avait déjà « tout sacrifié » pour participer aux JO de Rio en mettant un terme à sa carrière chez les pompiers de Paris, après dix années de service.

Au Brésil, sa route s’est arrêtée dès le premier tour face à la judokate locale, Maria Portela. « J’ai découvert ce sport tard, à 20 ans. Après treize années de pratique seulement, j’étais très fière de représenter mon pays natal aux Jeux olympiques alors que beaucoup ont commencé le judo très jeune»

La fierté du judo marocain

Asmaa Niang aurait pu porter le kimono pour la France, le Sénégal et le Maroc. Au final, « c’est la maman qui a eu le dernier mot et [elle] ne regrette absolument pas [son] choix ». Grâce à cette décision prise à l’âge de 28 ans, la judokate a très vite pu participer à des compétitions internationales, ce qui n’aurait pas été possible en choisissant la France. La même année, en 2011, elle remporte la médaille d’or aux Jeux Panarabes. S’en suit huit ans de podiums continentaux qui font d’elle une référence du judo marocain et africain.

Dans tous les grands événements, elle est l’une des dernières représentantes africaines à se battre pour une médaille : « Je suis fière d’avoir ce poids sur les épaules. Il faut des titres internationaux pour que les jeunes judokas du continent se disent que tout est possible. » Et le chemin est encore long, car « le judo africain a 30 ans de retard, selon elle. J’espère qu’un jour il y aura davantage de structures, de formations et de pôles dédiés au sport en Afrique. A partir de ce moment-là, vous verrez, il n’y aura que des Africains sur les podiums ».

Préserver son corps

En attendant, à 36 ans, Asmaa Niang reste focalisée sur le dernier grand objectif de sa carrière : Tokyo 2020. « Rio c’était un rêve d’enfant, Tokyo c’est un rêve d’adulte car je dois faire attention à ma santé. A mon âge, il faut que je préserve mon corps », souligne-t-elle. Pourtant, elle ne s’arrête jamais. Quand elle ne s’entraine pas, elle consacre la moitié de son temps à préparer physiquement et mentalement les champions de demain : « Je m’occupe de cadet de l’équipe de France, dont un que je prépare pour les Jeux olympiques de 2024. »

Que fera donc cette « autodidacte » à la constante double-vie quand elle mettra un terme à sa carrière en 2020 ? Sans hésitation, elle répond : « Mon rêve, c’est de m’investir pour le judo africain après avoir passé dix années à servir la France en tant que militaire avec les pompiers de Paris, et dix années à me battre pour le judo marocain. »

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