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Boxe: Nordine Oubaali, la revanche du petit gars de Lens

Le Français Nordine Oubaali s'est emparé du titre vacant WBC des poids coq de boxe en battant l'Américain Rau'shee Warren aux points, samedi 19 janvier à Las Vegas. Oubaali disputait son premier combat pour un titre mondial après deux olympiades en 2008 et 2012, où il avait fait face à un arbitrage en sa défaveur. Au point d'être un temps « dégoûté » de ce sport si exigeant. Rencontre.

Le Français Nordine Oubaali s'est emparé du titre vacant WBC des poids coq de boxe.
Le Français Nordine Oubaali s'est emparé du titre vacant WBC des poids coq de boxe. Ethan Miller / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP
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Nordine Oubaali est enfin sorti de l’obscurité. Le Français de 32 ans a longtemps attendu qu'on lui donne sa chance. A Las Vegas, Mecque de la boxe, elle s’est présentée face à lui, et le petit bonhomme ne l’a pas laissée passer.

Alors que la France n'avait plus de champion du monde dans l'une des quatre principales fédérations professionnelles de la boxe, Oubaali a effacé les échecs, avec brio, pour devenir champion du monde WBC des poids coq. Pour sa première apparition aux Etats-Unis, Oubaali a fait mouche.

Nordine Oubaali célèbre son titre de champion du monde à Las Vegas, le 19 janvier 2018.
Nordine Oubaali célèbre son titre de champion du monde à Las Vegas, le 19 janvier 2018. Christian Petersen / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP

« C’était un rêve. L’émotion est toujours là, car j’ai encore beaucoup de mal à réaliser mon exploit à Las Vegas. Mais la ceinture est désormais à moi. J’ai accompli mon rêve américain, celui d’un petit Français sacré à Las Vegas. Gagner au MGM Grand, c’est un sommet », raconte ce fils de mineur élevé et ses 17 frères et sœurs à Lens dans le Pas-de-Calais. Il succède à Alphonse Halimi qui avait remporté ce titre en 1957.

« A Londres, j’ai vécu l’impensable »

Cette ceinture, acquise à force d’acharnement et de travail, « Nino One », son surnom, la doit uniquement à sa famille. Sans elle, il aurait définitivement lâché les gants par dépit. Car à Londres, après avoir déjà éliminé Raushee Warren, la suite de la compétition s’est transformée en un cauchemar. En quarts de finale, Oubaali, qui disputait ses deuxièmes Jeux olympiques, affrontait Michael Conlan. Il sera battu aux points « de façon étrange » par l'Irlandais.

En plus, l'histoire a bégayé pour lui : il avait déjà subi un arbitrage douteux aux JO de 2008. « A Pékin, j’avais 21 ans, j’étais jeune et ce ne fut pas un drame, raconte-t-il avec calme. Mais je savais que j'avais été lésé. A Londres, j’ai vécu l’impensable. En descendant du ring, je me suis dit : je passe professionnel ou j’arrête. » Et il range ses gants au placard.

Nordine Oubaali les ressortira deux années plus tard, poussé par son grand frère Ali, qui a connu les rangs amateurs et professionnels. « C’est lui qui m’a remotivé. Je n’aurais pas pu recommencer avec quelqu’un d’autre. Il a su trouver les mots. Et on s’était dit : à notre 15e combat, on sera champion du monde. » La passion du père mineur pour le Noble Art a touché tout le clan Oubaali. Sur les 13 garçons, 10 ont imité le papa Azzouz, décédé il y a 19 ans et qui avait été champion d’Afrique pour le Maroc.

Rau'shee Warren (g) et Nordine Oubaali avant le combat.
Rau'shee Warren (g) et Nordine Oubaali avant le combat. Ethan Miller / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP

« Si on croit en soi, il faut se battre »

« Mon père (mineur de fond dans le charbon la nuit, garagiste l’après-midi et chauffeur de bus le week-end) nous a transmis les valeurs de combativité, de respect, explique Oubaali. Quand je vois tous les obstacles qu’il a franchis, je sais que je n’ai pas le droit de me plaindre. Il nous a appris à ne jamais lâcher notre objectif. Dans la vie, si on croit en soi, il faut se battre et s’en donner les moyens. Lui a travaillé dur pour nous. Il est parti trop tôt, et c’est la première personne à laquelle j’ai pensé en gagnant ce titre. »

Nordine Oubaali reste invaincu en 15 combats chez les pros, après 200 victoires en amateurs. Le titre WBC était vacant depuis que le Mexicain Luis Nery n'était pas parvenu à faire le poids après sa victoire face au Japonais Shinsuke Yamanaka en mars 2018. Désormais, le nouveau champion du monde va s’atteler à garder sa ceinture. « J’ai galéré pour l’avoir et je ne vais pas la lâcher. En boxe, on ne peut pas se reposer sur ses lauriers », prévient celui qui a bien l’intention de « marquer l’histoire ».

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